Delfi : diforc'h etre ar stummoù

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[[Restr:Delphi location.svg|thumbnail|Sede pelec'h emañ Delfi]]
[[Restr:Ac.delphi1.jpg|thumbnail|upright=1.5|Santual Delfi : c'hoariva ha templ deda Apollon]]
[[Restr:Temple of Apollo at Delphi from below with ivy.JPG|200px|dehou|thumbnail|E templ Apollon e Delfi]]
 
'''Delfi''' (''Δελφοί'', ''Delphoi'' e [[henc'hresianeg|gregach]]) a zo war un dro ur gêr en [[Hellaz]] kozh ]], e [[Fokis]], hag ur gêr a-vremañ e-kichen an hini gozh.
 
== Henamzer ==
Ur gêrbenngêr-benn relijiel e oa ma veze enoret an doue [[Apollon]] en ur [[santual]] ma veze ar [[Pitia]] o lavarout [[orakl]]où an doue. Ar [[santual]] a oa anezhañ un toullad savadurioù er-maez eus ar geoded, pe [[polis]]. Eno e veze lidoù relijiel .
 
=== An anv ===
Dont a ra an anv (Δελφοί (''Delphoí''), ul liester anezhañ), eseus ar ger kozh δελφίς 'delphís'': hervez barzhonegoù [[Homeros]] e vije en em droet an doue Apollon e delfin evit sachañ martoloded eus [[Kreta]] da enoriñ anezhañ el lec'h-mañ, dibabet gantañ.
 
=== Istor ===
[[Restr:Temple of Apollo at Delphi from below with ivy.JPG|200px|dehou|thumb|E templ Apollon e Delfi]]
Roud zo eus tud en tolead abaoe [[Nevezoadvezh ar Maen)]]. El lec'h m'emañ ar santual ez eus bet kavet un tamm kêriadenn eus war-dro 1400 kent JK.
''Pythô'' (Πυθώ, οῦς (ἡ) ha Πυθών, ῶνος (ἡ) e gregach) e oa anv al lec'h en ''[[Ilias]]'' (II, 519 ha IX, 405) hag en ''[[Odisseia]]'' (VIII, 80), hag a voe dilezet entre an [[XIvet kantved kent JK]] hag an [[VIIIvet kantved kent JK]]. Diwar neuze eo moarvat e vleunias ar santual , gant savidigezh an [[aoter]] kentañ, an [[templ]] kentañ. Etre kreiz an VIIIvet kantved ha kreiz ar VIIvet kantved eo e savas brud Apollon Pitia : eñ a zo mestr war an trevadenniñ a vez kaset da benn en amzer-se.
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Koll pouez hag emrenerezh politikel a reas tamm-ha-tamm adalek ar IVvet kantved ha gouzañv a reas diwar ar mesk hag ar reuz o ren er vro .
 
 
<!-- avque la tradition delphique et la tradition [[Antiquité|antique]] placent sur une pente où se serait trouvée une fissure naturelle exhalant des [[vapeur]]s (notamment [[Strabon]], IX, 3, 5).
 
==Hiziv==
3,511 a dud a oa o chom eno e 2001.
 
 
<!-- Le {{s-|III|e}} est celui de la mainmise de la Confédération étolienne, dont les troupes ont repoussé près de Delphes les envahisseurs Galates en 273 av. J.-C. Après la conquête de la Grèce par Rome (le pilier de Paul-Émile commémore la défaite du dernier roi macédonien Persée), peu d'édifices importants seront construits, si ce n'est le stade refait par [[Hérode Atticus]].-->
 
En [[392]] e voe lakaet berz war ar c'hehelerezh pagan en impalaeriezh roman gant Embann Teodosius [[Édit de Théodose]] ha setu neuze fin ofisiel azeulerezh an Apollon Pitia. Ur gêr gristen a voe savet neuze er santual (ilizoù, kenkizoù bras) hag a eas da get war-dro ar VIIvet pe VIIIvet kantved. Dilezet e voe al lec'h ha goloet ar rivinoù tammig ha tammig. Er XVvet kantved e voe gweladennet Delfi gant Cyriaque d'Ancône.
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Gant Apollon e-unan e vije bet savet santual Delfi war-lerc'h hini [[Delos]]. Da neuze e oa diwallet ar santual gant un naer anvet « [[Piton (mojenn)|Piton]] », mab d'an doueez [[Gaia]] (an Douar) a ziwalle un orakl gouestlet d'an doueez [[Temis]]. Apollon en devoa c'hoant da sevel un orakl da heñchañ an dud a lazhas Piton gant e wareg hag a lakaas e anv war an orakl. Evit lakaat e veleien da zont e tiheñchas ul lestr eus [[Kreta]].
 
Gant ar vojenn-se a ra eus Apollon un alouber ha saver trevadenn e c'haller kompren perak eo eñ a oa bet lakaet da baeron d'an travadennerezh hellazat hag e voe skignet ar c'hehelerezh anezhañ en trevadennoù.
<!--
(cf. ''[[Hymnes homériques]]'')
-->
 
<!--
Il place aussi l'oracle au cœur du sanctuaire.
 
Selon une autre tradition, que suit [[Eschyle]] et dont la musique a été gravée sur un mur du Trésor des Athéniens (à Delphes), l'oracle a d'abord été celui de la Terre, puis celui de divinités féminines successives pour enfin être transmis à Apollon.
 
Le sanctuaire de Delphes, en effet, est « oraculaire » : la parole du dieu y est transmise aux hommes par l'intermédiaire de la [[Pythie]], dont la tradition antique fait une jeune vierge inculte, installée sur un trépied placé dans une fosse oraculaire, l'[[adyton]], juste au-dessus d'une fissure d'où les Anciens pensaient qu'émanaient des vapeurs toxiques ; la Pythie tient une branche de [[Laurier sauce|laurier]] (l'arbre du dieu Apollon) et une « phiale », récipient plat dépourvu d'anses, servant aux [[libation]]s).
 
La consultation de l'oracle était au départ annuelle : elle avait lieu le sept du mois Byzios (février-mars), jour de la fête d'Apollon. Elle se fit ensuite le sept de chaque mois durant la période de neuf mois où Apollon était censé occuper le site : ce jour fut nommé ''polyphthoos'' (« jour des multiples questions »).
 
Des rites précédaient la consultation : ils étaient accomplis en fonction de la prophétesse et requéraient la présence de deux [[prêtre]]s. Ces derniers exerçaient leur charge à vie et étaient secondés par cinq ''hosioi'' qui maintenaient le culte, et deux prophètes.
 
Un de ces derniers assistait la Pythie, notamment en traduisant ses paroles afin que l’oracle rendu soit compréhensible. Les réponses du dieu étaient transmises en prose, et en vers sous forme d’[[hexamètre]]s.
 
Dans le détail, on ignore si la Pythie était visible, aucun témoignage digne de confiance n'étant explicite sur la question. La tradition la plus courante rapporte cependant que la Pythie aurait été cachée par un voile et que le consultant ne pouvait la voir.
 
Une partie de l'[[historiographie]] moderne a cherché, à la suite de la tradition antique probablement d'origine delphique, à expliquer les transes et les paroles incompréhensibles prêtées à la Pythie lors des séances de l'oracle. L'explication qui en a longtemps été donnée était l'inhalation par la prophétesse de vapeurs s'échappant des entrailles de la terre (cause physique) ; en réalité, une telle explication est fausse, comme l'ont montré les fouilles des soubassements du temple d'Apollon menées par l'École française d'Athènes : aucune fissure n'a été trouvée et la nature du sol de [[schiste]] ne laisse aucune chance à des exhalaisons de gaz.
 
Il est certain que le déroulement même de l'oracle dut subir des changements notables au cours du temps. Parmi les témoins les plus proches, [[Plutarque]], qui a été prêtre d'Apollon à Delphes, a transmis de nombreuses considérations sur le culte : il relate qu'à son époque ({{Ier siècle}}) une unique Pythie ne recevait plus qu'une fois par mois alors que trois prophétesses devaient se relayer dans le passé. Dans un autre sanctuaire d’Apollon, l'oracle se passait mentalement : celui qui venait consulter l'oracle conversait seul avec le dieu et recevait les réponses à ses questions directement dans son esprit, ce qui autorisait une plus libre interprétation).
-->
 
Er marevezh kristen e voe brudet ar Pitia evel ur vaouez tapet gant an diaoul pe an aerouant
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adyton, paket en danvez ha daou erer en [[aour]] a-us dezhi. Hervez ar mojennoù e oa bet [[Zeus]] o lakaat daou erer da nijal kuit, pep hini a bep tu da gelc'h an douar, hagen em gavet e oa an daou [[evn-preizh]] e-kreiz an douar.
 
Orakl ebet ne oa pa n'edo ket Apollon en e santual ha gortozet e veze e zistro gant e feizidi. Neuze e veze aozet an tremen gant ar veleien hervez un urzh dibabet gante, profoù a veze graet d'an doue, ar veleien a daole takennoù dour war ur c'havr ha ma ne grene ket e veze kollet e dro gantar pirc'hirin kaezh.
 
<!--
Ce dernier, en cas d'acceptation, entrait dans l'adyton où il pouvait poser sa question : celle-ci entraînait une réponse de la Pythie ou non, selon la volonté du dieu.
 
 
== Kehelañ Dionysos ==
 
[[Image:Andrea Mantegna 043.jpg|thumb|'' [[Menez Parnassos]]'', livet gant [[Andrea Mantegna]] ([[1497]])]]
E-kerz ar goañv e veze kontet ez ae Aopollon kuit eus Delfi da en em c'hlanaat da [Hyperborea]], ha [[Dionysos]] an hini a gemere e lec'h.
 
<!--
Ce dernier était présent durant trois mois et faisait l'objet d'un culte rendu sur le [[Mont Parnasse|Parnasse]] (les libations des [[Thyades]] omophages). Dans l'adyton se trouvait la tombe de Dionysos.
 
Le statut de ce dernier changea peu à peu en raison de son rapport avec l'Apollon Pythien : il était inférieur au dieu [[Soleil|solaire]], mais grâce à son rôle d'opposé, il devint progressivement indissociable de la divinité apollinienne ; ainsi, le culte de Dionysos profita probablement de la renommée de Delphes dans l'ensemble du monde grec.
 
== Le sanctuaire panhellénique ==
 
[[Image:temenos of Delphi.gif|thumb|upright=1.5|Sanctuaire d'Apollon à Delphes : plan restitué]]
 
Dans un sanctuaire, l’élément le plus important pour le culte est l'[[Autel (architecture)|autel]] (''bômos'') sur lequel on procède aux [[sacrifice]]s.
 
Le [[temple]] abrite la statue de la divinité : le dieu est réputé l'habiter, au moins par moments. À Delphes, le temple d'Apollon revêt une importance particulière, puisqu'il abrite l'oracle. Il est construit, selon la tradition, sur une faille [[volcan]]ique qui plonge dans les entrailles de la terre et met les hommes en communication avec le dieu Apollon, par l'intermédiaire de la Pythie.
 
Le meilleur emplacement possible est d'abord recherché pour établir le temple de manière qu'il soit bien en vue aux yeux de tous ceux qui visitent le sanctuaire : c'est l'« epiphanestatos topos ». Le temple d’Apollon à Delphes est situé sur les flancs du mont Parnasse, sommet qui culmine à {{unité|2459|mètres}} d'altitude et domine la Grèce centrale. Il se trouve implanté sur une pente très raide. Un peu plus bas, un autre temple est dédié à [[Athéna|Athéna Pronaia]], divinité qui « protège » ou « précède » le sanctuaire.
 
Les visiteurs peuvent entrer dans le sanctuaire de Delphes par plusieurs portes, dont la principale est tournée vers l'Est. Abusivement appelée « Voie sacrée », une voie bordée de monuments divers offerts au dieu mène jusqu'à l'esplanade du temple: une vingtaine de bâtiments, dont la plupart sont des « trésors », servent à présenter les offrandes faites au dieu, soit par piété, soit pour des raisons politiques. Ces [[chapelle]]s votives contiennent généralement des dépôts d’objets offerts par les ressortissants de la cité qui a offert le bâtiment.
 
[[Image:Ancient Delphi, Greece.jpg|thumb|upright=1.0|Le stade]]
 
Le [[stade]], l'[[hippodrome]] (non retrouvés) et le [[gymnase (Grèce antique)|gymnase]] sont des annexes du sanctuaire : ils sont les lieux où se déroulent les célébrations panhelléniques dédiées au dieu, selon un [[calendrier]] religieux très précis : ces compétitions de gymnastique, de lutte ou de chant correspondent aux [[jeux olympiques]] dont la célébrité a aujourd'hui éclipsé celle du sanctuaire éponyme d'[[Olympie]].
 
Pour ce qui est de l'organisation de ces fêtes et, plus généralement, de l'administration du sanctuaire panhellénique, les Grecs sont regroupés en « amphictionie », c'est-à-dire une association de cités, de peuples autour du sanctuaire. Celle de Delphes, nommée « amphictionie pylaio-delphique » regroupe, à partir de [[-590|590 av. J.-C.]], une douzaine de cités. C'est cette amphictionie qui finance les travaux par souscription et supervise les éventuelles reconstructions du temple, comme à la fin du {{VIe siècle av. J.-C.}}
 
Autour du sanctuaire se trouve la ville de Delphes, qui vivait principalement grâce aux visiteurs du sanctuaire, à partir du {{VIe siècle av. J.-C.}}.
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=== Templ Apollon Pitia ===
[[Restr:Delphi-temple-to-appolo1.jpg|thumbnail|upright=1.2|Templ Apollon]]
[[Restr:Temple of Apollo Delphi.jpg|thumbnail|upright=1.2|Templ Apollon]]
 
[[Pausanias ar Beajour]] a ra anv eus c'hwec'h templ dediet d'an doue [[Apollon]] a oa bet a-hed ar bloavezhioù : an hini kentañ a vije bet ul lochenn lore, an eil savet gant gwenan ar Menez Parnassos en koar ha pluñv evned ar vro, an trede gant Hefaistos en arem.
 
==Lennadurezh ==
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Le quatrième temple, dont la structure était un demi cercle de fraguence ovalement cylindrique opposée par le côté hexagonale du pollygone archaïque, fut construit par [[Trophonios]] et [[Agamède fils d'Erginos|Agamède]] et détruit lors d'un incendie en [[538 av. J.-C.]]
 
Les cinquième et sixième temples, de plan similaire, sont les mieux connus : du premier d'entre eux subsistent des fragments de la sculpture trouvés dans une fosse et de nombreux blocs d'architecture réemployés dans les soubassements du sixième temple.
 
C'est ce dernier temple, daté du {{IVe siècle}}, qui subsiste aujourd'hui. Il est rectangulaire, de forme allongée, et mesure {{unité|23.82|mètres}} sur {{unité|60.32|mètres}} de côté, soit six [[ordre dorique|colonnes doriques]] à l'avant et à l'arrière et quinze colonnes doriques sur chaque côté. Son architecte est [[Spintharos de Corinthe]] qui se contenta dans une large mesure de rebâtir l'édifice précédent. La construction de ce sixième temple fut longue, en raison des événements politiques et militaires (troisième guerre sacrée); on possède une partie des comptes de construction ("les comptes des Naopes"), gravés sur des plaques de terre.
 
L'autel sur lequel étaient pratiqués les sacrifices, était situé devant le temple. Le socle a fait l'objet de restaurations (1920, Replat; 1956, Stikas). Hérodote signale qu'il a été offert par les habitants de Chios, ce que confirme l'inscription gravée sur son socle.
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=== Monumantoù all ===
 
[[Restr:Delphi tholos cazzul.JPG|thumbnail|An Tholos, rotonde anonyme du 4{{e}} s. av. J.-C.]]
 
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Le site du sanctuaire de Delphes comprend nombre d'autres monuments, qui ont fait considérablement évoluer son aspect entre la période archaïque et l'époque hellénistique : la plupart d'entre eux avaient un caractère votif ou commémoratif. En revanche l'époque romaine se caractérise par un certain abandon, et même un pillage organisé comme sous l'empereur Néron. Comme l’occupation du site fut extrêmement longue, les nombreux monuments révélés par les fouilles ne furent pas toujours présents en même temps. Sur la plupart des représentations modernes, c'est l'aspect le plus récent qui est figuré.
 
L'évolution de l'occupation du site dépend étroitement de la [[topographie]] qui dicta l'aménagement du sanctuaire en trois étages ([[théâtre]], temple, autres monuments), mais aussi des cataclysmes (incendies, tremblement de terre, etc.) et des événements politiques qui modelèrent l'espace delphique au gré des offrandes et des (re)constructions.
 
La répartition des édifices sur le site est hétérogène : certaines zones sont densément construites, d'autres laissées presque vides ; et encore, la taille même de ces édifices varie considérablement avec une prédominance des monuments de taille modeste, en raison de leur coût moins élevé et de problèmes d'espace.
 
Un calendrier quasi-[[Liturgie|liturgique]] déterminait, à travers un certain nombre de célébrations communes (les « [[Panégyries]] »), l'occupation de l'espace : rites, concours musicaux et théâtraux peuvent expliquer, aussi, dans une certaine mesure l'implantation des monuments.
 
== Dépôt votif de l'« Aire » ==
[[Fichier:Delphi Museum 09 Wagenlenker.jpg|thumb|upright=0.8|L'[[Aurige de Delphes]]]]
Dans l'espace sacré appelé « Aire », devant le grand mur polygonal, les archéologues français ont retrouvé deux fosses ''(favissae)'' dans lesquelles avaient été enfouis de nombreux objets endommagés vraisemblablement lors d'un incendie.
Parmi ces objets, restaurés et exposés au musée de Delphes, l''''[[Aurige de Delphes]]''' en bronze, un grand taureau en argent, de nombreuses représentations miniatures en ivoire provenant d'un décor de mobilier, des statues de dieu ou déesse chrysélephantines (or et ivoire) et des objets plus récents (5e - 4e siècle av. JC) dont un célèbre brûle-parfum.
 
=== Delwennoùigoù arem ===
 
Les statuettes en bronze du {{-sp|IX|e|et|VIII|e}}s ont été réalisées à la [[cire perdue]] : cette technique encore utilisée en bijouterie consiste à fabriquer un modèle en [[cire]] sur lequel le moule en argile est enduit ; le moule est vidé de sa cire par chauffage ; le bronze en fusion y est coulé et le moule est enfin brisé pour extraire la statuette ; ce dernier n’est donc utilisable qu’une fois, faisant de chaque œuvre un produit unique. Ces statuettes révèlent qu'il n’y a pas, à cette époque, de représentations des divinités, mais seulement d’hommes, de femmes et de guerriers : c'est ainsi qu'on interprète la présence de statuettes d'hommes sur des [[char (Antiquité)|char]]s et de [[Cheval|chevaux]] ; leurs formes sont parfois très proches des représentations picturales.
 
[[Image:Delphi Museum 01.jpg|thumb|upright=0.7|Chaudron en bronze]]
[[Image:027MAD Head of griffin.jpg|thumb|upright=0.7|Tête de griffon en bronze]]
 
=== Trebezioù arem ===
 
On retrouve aussi de nombreuses offrandes de trépieds en bronze : la Pythie était assise sur un trépied. À l’origine, le trépied portait un chaudron utilisé pour faire de la [[cuisine]] de prestige : il a une image très symbolique. Parfois le trépied et le chaudron sont offerts ensemble, parfois séparément. Les chaudrons peuvent être munis d'anses appelées « protomés », en forme de parties avant d’animaux fantastiques, comme, par exemple, des [[griffon]]s. Ces éléments fantastiques sont des images orientales venant de [[Babylone]] : elles sont reproduites par les artisans grecs, dans une démarche « orientalisante ».
 
=== Autres offrandes du dépôt ===
==== Statue en ivoire d'Apollon ====
 
Une statue en [[ivoire]] d’une divinité masculine (Apollon ?) de stature droite, tenant une [[lance]], et l’autre main posée sur la tête d’un [[fauve]] qu’il domine. Ce thème est emprunté à l’iconographie orientale. Le dieu est d’une taille très importante ; en partie basse, une petite ceinture où l’on retrouve un décor typiquement grec : le « méandre » ({{VIIe siècle av. J.-C.}}).
 
==== Ulysse aveuglant le Cyclope ====
 
* une représentation d’[[Ulysse]] d'[[Ithaque]] aveuglant le [[cyclope]] [[Polyphème]].
* une représentation de « kouros » (pluriel ''kouroi'' : garçon) : jeune homme représentés dans une nudité absolue, debout avec le pied gauche légèrement avancé (en mouvement).
 
==== Statues chryséléphantines ====
 
Les statues chryséléphantines sont constituées d'un noyau de [[bois]] recouvert de plaques d'or et d'ivoire :
 
[[Image:001MAD Silver bull.jpg|thumb|[[Taureau]] d'[[Argent (métal)|argent]]]]
 
* des griffons (tête et ailes de [[rapace]], corps de [[félin]]) ;
 
* une [[sphinge]] : le Sphinx existe dans la tradition orientale, mais c'est la figure sous sa forme féminine qui est adoptée par les Grecs. Elle comporte une tête de femme, des ailes et un corps de félin. On lui prête généralement des vertus divinatoires.
 
* un [[taureau]] en [[Argent (métal)|argent]] de taille réelle.
 
Les offrandes les plus récentes (à partir du {{Ve siècle av. J.-C.}}) offrent un rendu des traits physiques et des vêtements plus réaliste.
 
== Monuments commémoratifs et votifs ==
 
Dans la partie basse du sanctuaire, un chemin permet d'accéder à la terrasse du temple : de part et d'autre de ce chemin étroit (la « Voie sacrée ») se trouvent des monuments de types divers conçus pour abriter des offrandes au dieu, pour lui exprimer des remerciements ou pour commémorer un événement heureux.
 
Ces monuments sont soit des édifices (en général des trésors mais aussi des portiques), soit des bases de statues, simples ou élaborées : colonnes (simples ou doubles), piliers (triangulaires ou rectangulaires).
 
=== Teñzorioù ===
 
Les trésors sont des édifices de taille généralement modeste, implantés sur le site selon les emplacements disponibles ou en raison d'un voisinage significatif. Érigés par les cités à l'occasion d'un événement important, ils servaient de « chapelles votives » en présentant des offrandes ou en glorifiant un exploit. Particulièrement nombreux à Delphes qui en comptait au moins une vingtaine, des trésors existaient dans d'autres grands sanctuaires grecs, notamment à Olympie. Si les offrandes qu'ils contenaient ont généralement été perdues, ils valent surtout aujourd'hui par leur architecture et, quelquefois, la sculpture architecturale (Athéniens, Siphniens).
 
[[Image:07Delphi Fries01.jpg|thumb|Trésor de [[Siphnos]] : combat des dieux et des [[Géants]]. Le char de [[Cybèle]] est tiré par des lions qui dévorent les [[Géants]] équipés en [[hoplites]].]]
 
==== Trésor des Corinthiens ====
 
Le plus ancien trésor connu est celui des [[Corinthe|Corinthiens]], érigé à l'initiative du tyran [[Cypsélos]] vers [[600 av. J.-C.]]; Le trésor est tourné vers l'Aire, le plus ancien espace sacré, où était vénérée Gâ, la Terre, première gardienne de l'Oracle. C'est dans ce trésor que l'on déposa certaines des offrandes de Crésus après l'incendie du temple en 546 av. J.-C. Mais de nombreuses fondations enfouies attestent la présence d'autres trésors archaïques.
 
==== Teñzor Sifnos ====
 
Teñzor enez [[Sifnos]] (war-dro [[-525|525 ]] kent JK) a oa bet savet gant annezidi an enez-se, ur skrin a disavouriezh ma weler an urzh ionek er c'hinkladur hag er c'hizelladur en e uhelañ. <!-- : la frise est continue, chaque coté de l'édifice étant consacré à un épisode : l'un des plus vivants montre les Olympiens décidant du sort de [[Troie]], assis, bavardant, gesticulant, tandis que, devant eux, les Grecs et leurs ennemis se battent furieusement. Mentionné par [[Hérodote]] puis par [[Pausanias le Périégète|Pausanias]] dans sa ''Périégèse'', il fut redécouvert lors des fouilles de l'[[École française d'Athènes]] en 1893.
-->
==== Teñzor tud Aten ====
 
[[Restr:Athenian Treasury.JPG|thumbnail|Teñzor tud Aten]]
 
<!--
Le trésor des Athéniens (érigé probablement vers [[490-480 av. J.-C.]]) a fait l'objet d'une recherche du meilleur emplacement : il se trouve dans un virage de la montée vers le temple d'Apollon, précédé de la base de Marathon qui supportait les statues des héros éponymes d'Athènes. Il mesure {{unité|6.5|m}} × {{unité|9.5|m}} et commémore, selon Pausanias, la victoire de [[Guerres médiques|Marathon]]. Le décor est composé de [[métope]]s d’ordre dorique représentant, entre autres, les exploits du demi-dieu [[Héraclès]] et de Thésée. Sur l'avant, il présente une « amazonomachie » (combat de Grecs contre le peuple des [[Amazones]]). Sur la gauche, une « théséide » (scène renvoyant au mythe de [[Thésée]] : héros spécifiquement [[Athènes|athénien]], puisqu’il est considéré comme le fondateur de cette cité). Sur la droite, une « héracléide » (scène renvoyant au mythe d'[[Héraclès]] et aux combats de ce dernier contre la sauvagerie : héros [[Péloponnèse|péloponnésien]]); à l'arrière, enfin, se trouve la « géryonide » (épisode du mythe d'Héraclès dans lequel le héros ramène les bœufs de [[Géryon]] à leur propriétaire). Ainsi, le monument proclame que les Athéniens ont sauvé la Grèce de la sauvagerie : c’est une motivation politique placée sous l’égide d’Apollon. La démesure du propos est à la limite de l’« [[hybris]] » (fait de dépasser son statut d’homme et de se substituer aux dieux).
 
==== Trésors de Thèbes et de Cyrène ====
 
Les trésors les plus récents étaient le trésor de Thèbes (vers [[370 av. J.-C.]]), des Thessaliens (dans lequel fut découvert le groupe offert par Daochos) et le trésor de Cyrène ([[330 av. J.-C.]]). Par la suite, les offrandes reflètent plus la puissance des princes que celle des cités; ainsi les trésors disparaissent au profit des bases de statues.
 
=== Colonnes et piliers votifs ===
 
À partir du {{IVe siècle av. J.-C.}}, une autre forme d’offrandes devient populaire, en raison du changement de nature des dédicants: il s'agit des nombreux piliers et colonnes votives.
 
Des colonnes (simples ou doubles) et des piliers étaient dressées pour mettre en valeur une offrande qui les surmontait : souvent des statues en bronze représentant des souverains, mais aussi des groupes familiaux, notamment étoliens.
 
==== Colonne des Naxiens ====
[[Image:028MAD Sphinx.jpg|thumb|upright=0.8|Sphinx des Naxiens]]
 
La '''colonne offerte par les habitants de [[Naxos]]''' vers [[575 av. J.-C.]] est le plus ancien de ces monuments : très élevé, son sommet atteint le niveau de la terrasse du temple d'Apollon, alors qu'elle est située au pied de cette dernière dans la zone des cultes chthoniens primitifs. Pour être visible de tous côtés, elle est constituée d’un fût et d’un imposant chapiteau d’ordre ionique, lui-même surmonté par une sphinge de deux mètres de haut (le « Sphinx des Naxiens »). Peut-être ce monstre gardait-il la tombe de Dionysos, patron des Naxiens. Une inscription secondaire témoigne du fait que les Naxiens ont reçu, sans doute en remerciement de cette offrande, le privilège de promantie, c’est-à-dire le droit de consulter l'oracle en priorité.
 
==== Pilier des Messéniens ====
 
Semblable à celui qui fut érigé à Olympie, le pilier triangulaire en marbre blanc des Messéniens était surmonté d'une statue de victoire. Son pendant en calcaire sombre est peut-être également une offrande des Messéniens alors réfugiés à Naupacte.
 
==== Colonne des danseuses ====
[[Image:07Delphi Saeule Taenzer.jpg|thumb|upright=0.8|Colonne des danseuses]]
 
La '''[[Danseuses de Delphes|colonne dite des danseuses]]''' est datée d'environ [[330 av. J.-C.]] Elle est ornée de feuilles d'[[acanthe]] et offre un couronnement original : trois jeunes filles dont l'identité reste sujette à discussion supportaient la cuve d'un trépied dans laquelle était posé l'omphalos, « nombril du monde » et symbole de Delphes.
 
L'offrande a inspiré une partition musicale à Claude Debussy.
 
==== Pilier des Rhodiens ====
 
Le '''pilier des Rhodiens''' est un monument offert par [[Rhodes]] entre [[-325|325]] et [[300 av. J.-C.]] Ce pilier supporte un groupe sculpté comprenant un [[quadrige]], c'est-à-dire un char tiré par quatre chevaux, supportant une statue d'[[Hélios]] - le soleil- au milieu d'un décor marin (vagues et dauphins). La composition, qui est peut-être le groupe réalisé par Lysippe dont parle Pline, fait face au temple d'Apollon.
 
==== Piliers hellénistiques ====
 
À partir de l'époque hellénistique, les piliers quadrangulaires se multiplient, en général pour honorer des princes. Les rois de Pergame Attale 1{{er}} et Eumène II ont leur effigie dressée sur des piliers marquant l'angle de la terrasse attalide. Le roi Persée, dont la défaite marque le début de l'hégémonie romaine en Grèce, avait érigé un pilier que son vainqueur le général Paul-Émile s'appropria. La frise qui décorait ce pilier figurait des épisodes de la bataille de Pydna qui vit la victoire de Paul-Emile. Un seul de ces piliers est visible sur le site : celui qui portait la statue équestre de Prusias II, roi de Bythinie. Plutarque, prêtre à Delphes au second siècle de notre ère, déplore cette surenchère à la gloire des princes qui s'entredéchirèrent à l'époque hellénistique.
 
=== Groupes de statues ===
 
Dans la partie basse du sanctuaire de Delphes, à gauche de l’entrée, était présente une imposante statuaire commémorative aujourd’hui disparue : celle-ci était répartie en plusieurs ensembles, dressés par les cités rivales au gré des événements. Deux monuments symboliques débutaient cette série : le monument de [[Miltiade le Jeune|Miltiade]] et le monument de [[Lysandre]] (ou monument des Navarques).
 
==== Monument de Miltiade ====
 
Le '''monument de Miltiade''', offert par Athènes, commémorait lui aussi la [[bataille de Marathon]], célèbre victoire des Grecs sur les [[Perse]]s : il était composé de seize statues réalisées par [[Phidias]] (architecte et sculpteur rendu célèbre par l'attribution du [[Parthénon]]) qui représentaient Athéna, Apollon et Miltiade sur le même plan, ainsi que dix héros victorieux et trois héros éponymes d’Athènes ajoutés ultérieurement.
 
==== Monument de Lysandre ====
 
Lysandre était quant à lui un [[Sparte|Spartiate]] qui se distingua en [[405 av. J.-C.]] lors de la bataille navale d’[[Aigos Potamos]] qui ruina la puissance navale athénienne, menée près du détroit du [[Bosphore]] ; il était l'un des dirigeants de la flotte spartiate et fit ériger à l'occasion de cette victoire un monument à sa gloire personnelle à l’entrée du sanctuaire, à côté du groupe de Miltiade.
 
Le '''monument de Lysandre''' (ou monument des Navarques) était constitué d’un socle sur lequel reposait un ensemble de statues en bronze : vingt-huit ou vingt-neuf statues à l’arrière représentaient l’ensemble des hommes qui avaient contribué à la bataille et dix statues à l’avant représentaient les [[Dioscures]] : ensemble mythologique réunissant [[Castor et Pollux]], [[Zeus]], [[Apollon]], [[Artémis]], et [[Poséidon]], représenté couronnant Lysandre, un héraut et le pilote du vaisseau amiral.
 
La répartition des statues est éminemment politique et se veut supérieure à celle du monument de Miltiade, dont le propos est pourtant similaire. En se faisant représenter sur le même plan que les dieux, Lysandre ouvre la voie à la déification des héros historiques, qui deviendra courante à partir d'Alexandre le Grand.
 
 
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* [[Panégyrie]]
* [[Oracle grec|Oracles grecs]] : [[Dodone]] ([[Zeus]]), [[Milet]], [[Didymes]]
* [[Sanctuaire panhellénique|Sanctuaires panhelléniques]] : [[Olympie]] (Zeus), [[Némée]] (Zeus et [[Héraclès]]), [[Isthme de Corinthe]] ([[Poséidon]]), [[Éleusis]] et [[Samothrace]] [[culte à mystères|cultes à mystères]]), [[Épidaure]] ([[Asclépios]])
* [[Pausanias à Delphes]]
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=== Lennadurezh ===
* F. Lefèvre, ''L'amphictionie pyléodelphique : histoire et institutions'', Paris, 1998.
* {{en}} H. Parke et D. E. W. Wormell, ''The Delphic Oracle'', Oxford, 1956, 2 vol.
Linenn 266 ⟶ 55:
* École Française d'Athènes, ''Guide de Delphes'', De Boccard, Paris, 1991, II. « Le Musée »).
 
=== Liammoù diavaez ===
{{brezhonekaat}}
* [http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/Les_sanctuaires_panhelleniqueslieux_privilegies_de_l_identite_grecque.asp Les sanctuaires panhelléniques, lieux privilégiés de l’identité grecque], article en ligne par Claude Baurin, Professeur d’histoire grecque à l’université de [[Liège]].
* [http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/en_grece_la_religion_des_oracles.asp En Grèce, la religion des oracles], par [[Pierre Lévêque]], professeur émérite d’histoire ancienne.
* [http://www.projethomere.com/travaux/commendementsdelphiques.htm Les ordres de Delphes], traduits en français par Projet Homère.
* {{fr}} [http://www.voyagegrece.org/delphes.htm Dizoloiñ Delfi]
 
==Skeudennoù==
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Restr:Delphi-temple-to-appolo1.jpg|Templ Apollon
Restr:Temple of Apollo Delphi.jpg|Templ Apollon
Restr:Delphi tholos cazzul.JPG|An Tholos, eus ar 4e kantved a-raok J.-K.
Restr:Athenian Treasury.JPG|Teñzor tud Aten
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