Félicité de Genlis : diforc'h etre ar stummoù

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[[File:Madame de Genlis by Lemoine.jpg| thumb| ''Stéphanie Félicité du Crest de Saint-Aubin'' (1746-1830)]]
 
[[File:Madame de Genlis 1780.jpg|vignette|Poltred, gant [[Adélaïde Labille-Guiard]] (1790)]]
'''Félicité de Genlis''' pe '''Stéphanie Félicité du Crest de Saint-Aubin''' (1746-1830) a oa ur gontez c'hall ha skrivagnerez c'hallek.
 
'''Félicité de Genlis''' pe '''Stéphanie Félicité du Crest de Saint-Aubin''' (1746-1830 Pariz ) , kontez Genlis ha markizez Sillery, a oa ur gontez c'hall ha skrivagnerez c'hallek.
 
==He buhez==
Ganet e oa e kastell Champcery, en [[Issy-l'Évêque]] d'an 21 a viz Genver 1746. He zad a oa kabiten en arme ar roue, ha markiz Saint-Aubin.
 
 
 
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'''Stéphanie Félicité du Crest de Saint-Aubin''', par son mariage '''comtesse de Genlis''', marquise de Sillery, née au château de
 
== Biographie ==
 
[[Fichier:Genlis, Félicité de.jpg|vignette|Madame de Genlis peu avant sa mort]]
[[Fichier:Père-Lachaise - Division 24 - Genlis 01.jpg|vignette|Tombe au Père-Lachaise]]
 
naquit dans une famille de noblesse d’épée originaire de [[Bourgogne]],
 
Dans son enfance, conformément à un usage alors fréquent dans la noblesse de province, son père, après avoir fait preuve de huit quartiers de noblesse pour Félicité, la fit recevoir chanoinesse dans un des chapitres du Lyonnais.
 
 
 
La marquise de Saint-Aubin – mère de Félicité – eut l’habileté de s’introduire dans les salons des grands financiers du temps, où sa jeune fille se fit remarquer par son talent de [[Harpe|harpiste]]. Ce furent ses concerts qui remirent à la mode cet instrument, qu’on avait cru oublié depuis la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]]. Quatre fois par semaine, la mère et la fille se rendaient à des dîners à l’issue desquels Félicité donnait son récital (On prétendit que c’était moyennant une rétribution convenue à l’avance). Toutefois, on trouve dans les mémoires de la marquise de Créquy un démenti formel, et fort argumenté : {{citation|On a dit et publié (par animosité contre {{Mme}} de Sillery) que sa mère avait eu l’indignité de lui faire jouer de la harpe à des concerts publics, et qu’on les faisait venir à nos soirées moyennant rétribution, ce qui n’est pas vrai le moins du monde. D’abord aucune personne comme il faut n’aurait voulu participer à cet avilissement d’une famille noble et d’une fille de condition ; ensuite {{Mme}} du Crest avait deux fortes pensions sur les états et le clergé de Bourgogne, sans compter l’argent qu’on allait solliciter pour elle et qu’on obtenait toujours de M. le Prince de Condé, gouverneur de Bourgogne. À ma connaissance, et jusqu’au mariage de sa fille, au moins, elle n’a jamais dépensé dans une année moins de quinze à dix-huit mille francs honorablement perçus. Enfin, son caractère était justement l’opposé d’une pareille conduite ; et quand nous avions donné quelque bagatelle à sa fille, elle ne manquait jamais de faire apporter chez nous un panier du crû de Montrachet, que nous appelions, à cause de cela, le vin des États de Bourgogne. — Vous me ruinez, nous disait-elle, avec vos cadeaux ; et si vous avez compassion de moi, ayez la bonté de ne jamais nous en faire !…}}
 
Par l’entremise de sa tante, la [[Madame de Montesson|marquise de Montesson]]<ref>Maîtresse puis épouse morganatique du [[Louis Philippe d'Orléans (1725-1785)|duc d’Orléans]] père du futur [[Philippe-Égalité]]</ref>, Félicité de Genlis rencontra [[Charles-Alexis Brûlart, marquis de Sillery|Charles-Alexis Brûlart]], comte de Genlis, filleul et héritier d’un ancien ministre d’État, [[Louis Philogène Brûlart de Sillery]], marquis de Puisieulx, colonel des Grenadiers, qui devint par la suite marquis de Sillery. Félicité qui cherchait un mari aisé et bien portant sauta sur l’occasion. Les jeunes gens se marièrent en 1763 mais monsieur de Genlis n’interférera jamais dans les ambitions sociales de sa femme. Grâce à sa position dans la société, la comtesse de Genlis fut présentée à la cour deux ans après son mariage. En [[1770]], elle espérait entrer dans la maison de [[Marie-Joséphine de Savoie]]<ref>Future épouse du [[Louis XVIII de France|comte de Provence]], connu par la suite sous le nom de [[Louis XVIII]]</ref>. Les Brûlart, refusant de s’abaisser à en faire la demande à la [[Madame du Barry|comtesse du Barry]], ainsi qu’il en était de rigueur à l’époque, Félicité dut se rabattre sur la maison d’Orléans.
 
[[Madame de Montesson]] la fit admettre au début de [[1772]] comme {{Citation|[[dame pour accompagner]]}} la [[Louise Marie Adélaïde de Bourbon|duchesse de Chartres]], belle-fille du duc d’Orléans, tandis que le comte de Genlis était nommé capitaine des gardes du duc de Chartres, futur [[Louis Philippe d'Orléans (1747-1793)|Philippe Égalité]]. Ces deux postes comportaient le logement au [[Palais-Royal]] ainsi que des gages de {{formatnum:6000}} livres pour le mari et {{formatnum:4000}} pour la femme de celui-ci.
 
À peine arrivée, la comtesse de Genlis entame une liaison avec le duc de Chartres. Pendant l’été [[1772]], alors que la duchesse était partie en cure à [[Forges-les-Eaux]]<ref>Les eaux de cette station balnéaire auraient, pensait-on à l’époque, favorisé la fécondité</ref>, cette liaison tourna à la passion.
 
La comtesse de Genlis se chargea également de l'éducation des enfants d'Orléans et notamment de celle du futur roi des Français, qu'elle éleva avec l'idée d'en faire un nouveau saint Louis<ref>Machteld DePoortere, The philosophical and literary ideas of {{Mme}} de Stael and {{Mme}} de Genlis, tr John Lavash (Currents in Comparative Romance Languages and Literatures, vol. 160, New York and Bern, Peter Lang, 2007), p. 13.</ref>. Dès la naissance de [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] en [[1773]], elle proposa au duc de Chartres divers gouverneurs possibles, mais, celui-ci les ayant tous rejetés, elle proposa d'éduquer les enfants elle-même. Cette proposition fut acceptée. La charge était délicate étant donné que vers l’âge de sept ans, l’usage était que les princes « passent aux hommes » pour être confiés aux soins d’un gouverneur assisté d’un sous-gouverneur. Félicité de Genlis ne fut pas nommée gouverneur. De cette manière, elle put diriger l’éducation de Louis-Philippe jusqu’au moment où elle pouvait en être officiellement chargée. En attendant, il fut convenu avec la duchesse de Chartres qu’elle prendrait en main l’éducation des deux jumelles nées en [[1777]] et que, pour ce faire, elle s’installerait avec elles dans un couvent. En fait, elle alla s’établir dans un petit bâtiment appelé [[pavillon de Chartres]] ou pavillon de Bellechasse, spécialement construit sur un terrain dépendant du couvent des dames chanoinesses du Saint-Sépulcre au Faubourg Saint-Germain. À cette époque elle se lie avec la [[Isabelle de Montolieu|baronne de Montolieu]] qui devient une amie intime.
 
Le duc de Chartres la nomma « [[gouvernante des enfants royaux|gouverneur]] » de ses enfants, au nombre desquels le futur [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]], roi des Français, qui lui voua toute sa vie une adoration<ref>Dans ses ''Mémoires'', le roi Louis-Philippe raconte l’éducation spartiate que ses frères et sœurs ainsi que lui-même avaient reçue de {{Mme}} de Genlis. Ce qui ne les empêcha pas de lui vouer une adoration qu’ils ne ressentaient même pas pour leur mère.</ref>. L’ensemble de ces princes et princesses la préférèrent d’ailleurs toujours à leur propre mère.
 
Félicité de Genlis se fit connaître par ses principes sur l’éducation des jeunes gens et par de nombreux ouvrages littéraires. Elle rencontra [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]] et [[Voltaire]] et fut l'amie de [[Charles-Pierre Claret de Fleurieu]], de [[Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre|Bernardin de Saint-Pierre]], de [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]], de [[Juliette Récamier]], et composa une œuvre riche de quelque cent quarante volumes. Son premier essai, ''Théâtre à l'usage des jeunes personnes'', reçut les éloges de [[Jean-François Marmontel|Marmontel]], [[Jean le Rond D'Alembert|d'Alembert]] et [[Élie Fréron|Fréron]]<ref>[[Michel de Decker]], ''Le duchesse d'Orléans, épouse de Philippe-Égalité, mère de Louis-Philippe'', rééd.Pygmalion 2001 (première édition 1981), p.82</ref>.
 
De 1789 à 1791, elle tient un salon, que fréquente le [[Louis Philippe d'Orléans (1747-1793)|duc d’Orléans]], où se retrouvent [[Talleyrand]], [[Jacques-Louis David|David]] et de jeunes députés de la [[Assemblée constituante de 1789|Constituante]] comme [[Alexandre de Lameth|Lameth]], [[Bertrand Barère de Vieuzac|Barère]] et [[Antoine Barnave|Barnave]].
 
Madame de Genlis s'enfuit en Angleterre pendant la Terreur. Son mari ainsi que [[Louis Philippe d'Orléans (1747-1793)|Philippe Égalité]] furent guillotinés, tandis que deux de ses pupilles, les frères de Louis-Philippe, croupirent si longtemps en prison qu’ils contractèrent une maladie de poitrine qui les emporta en 1807 et 1808. Sa fille, Pulchérie, mariée au général [[Jean-Baptiste Cyrus de Timbrune de Thiembronne]], passa, elle aussi, très près de l’échafaud. En [[Angleterre]], Félicité de Genlis maria une autre fille, [[Pamela Brûlart de Sillery]] qu’elle avait eue en secret du duc de Chartres, à [[Lord Edward FitzGerald|Lord Fitzgerald]], qui fut massacré lors de l’insurrection de [[Dublin]] en [[1798]]. Sa deuxième fille est la grand-mère de [[Marie Lafarge]].
 
En [[1801]], [[Napoléon Ier|Bonaparte]] l’autorisa à rentrer en France, l’utilisa comme espionne, et la pensionna. Elle fut, avec [[Antoinette Legroing de La Maisonneuve]], que Genlis connaissait, une des femmes de lettres qu’il admira, et qu'il tâcha de récompenser. Par contre Bonaparte n'admira jamais [[Germaine de Staël]], qui fut considérée sa vie durant comme la rivale de Genlis ; en fait, il la détestait.
 
Sa vie empira avec le retour des Bourbons en 1815. Elle n’a vécu financièrement que grâce aux droits d’auteur qu’elle tirait de ses romans et nouvelles. Sa vie durant, et malgré ses moyens limités, elle adopta de nombreux enfants de toutes les classes sociales et se chargea de leur éducation.
 
Félicité de Genlis vécut juste assez longtemps pour voir celui qu’elle avait élevé devenir roi des Français. Elle laissait non seulement des mémoires appelés à devenir célèbres mais aussi de nombreux ouvrages édifiants à l’usage de la jeunesse.
 
Elle fut inhumée au [[cimetière du Mont-Valérien]] le {{date|4|janvier|1831}}. Lors de son enterrement, le doyen de la Faculté des Lettres de Paris déclara : {{citation|Pour honorer et célébrer dignement la mémoire de {{Mme}} de Genlis, ce seul mot doit suffire : son plus bel éloge est sur le trône de France !}}<ref>Cité par Guy Antonetti, ''Op. cit.'', p. 640</ref>. Le {{date|21|décembre|1842}} ses restes ont été transférées dans la 24{{e}} division du [[cimetière du Père-Lachaise]]<ref>{{article|langue=en|auteur=Gaston Prinet|journal=L'Intermédiaire des chercheurs et curieux|titre=Mme de Genlis ; sa sépulture|date=1931|page=352-353|numéro=1740|volume=XCIV|url=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k734514/f181.image.r=lachaise.langFR}}</ref>.
 
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