Germania : diforc'h etre ar stummoù

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'''Germania''' eo an anv roet en [[Henamzer]], d'ur rann eus [[Europa]] a oa e-maez ar bed roman, er reter d'ar [[Roen]] hag en hanternoz d'an [[Danav]], hag en em lede er reter war-zu ar [[Vistul]].
 
[[Skeudenn:Imperium Romanum Germania.png|right|thumb|300px|<center> Ar proviñsoù roman er bloavezh [[116]], gant ''Magna Germania'', an tachennoù annezet gant Germaned]]
[[Image:Ancient Germania - New York, Harper and Brothers 1849.jpg|thumb|right|350px|Kartenn '''Germania an Henamzer''' en ul levr embannet gant ''Harper and Brothers'' (e New-York) en 1849.]]
 
==Germania ar Romaned==
Ne glot ket tachenn Germania gozh gant hini [[Alamagn]] hiziv, evel ne glot ket [[Galia]] gant Bro-C'hall. Daoust da se ez eus douaroù boutin dezho.
 
'''Germania arMagna''' Romanedpe '''Magna Germania''' (« Germania vras ») a oaveze graet eus an douaroù na oant ket bet aloubet gant ar Romaned, adaleketre an [[Eil kantved kt JK|IIvet kantved kent JK]] betekhag ar [[VIvet kantved]], : an douaroù er c'hreisteiz da aod [[Mor an Hanternoz]] hag ar [[Mor Baltel]], en hanternoz d'an [[Alpoù]], etre Roen ha Vistul.
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*''Germania inferior'' ( Germania Izel) englobe la rive gauche allemande du Rhin au nord de [[Bonn]] ainsi que les [[Pays-Bas]] et la [[Belgique]] actuelle à l’est d’une ligne allant de la source de l’[[Oise (rivière)|Oise]] à [[Anvers]].
 
En o c’hichen e oa douaroù all a oa annezet gant Germaned ivez met a oa bet aloubet gant ar Romaned : mont a raent d’ober ar proviñsoù anvet [[Germania Inferior]], [[Germania Superior]], [[Raetia]] ha [[Noricum]]. Meur a wech e voe klasket gant ar soudarded roman mont pelloc’h er reter d’ar [[Roen]], en aner avat. Ar C’hermaned, diouzh o zu, a oa kustum da dagañ ar c’hreñvlec’hioù roman e proviñsoù [[Germania Inferior]] ha [[Germania Superior]].
La ''Germania superior'' (Haute Germanie) comprend les bords du Rhin, rive gauche, au sud de Bonn (ancien département de [[Rhin-et-Moselle]]), la [[plaine]] du [[Palatinat rhénan|Palatinat]], l’[[Alsace]], la [[Franche-Comté]] ainsi que, approximativement, la moitié occidentale de la [[Suisse]] et la moitié orientale de la [[Bourgogne]].
 
* ''Germania inferior'' (Germania Izel) a oa enni douaroù war ribl kleiz ar [[Roen]], en hanternoz da v-[[Bonn]], er reter d’ul linenn a dape eus andon ar stêr [[Oise (stêr)|Oise]] da [[Antwerpen]] (tammoù eus Alamagn, an [[Izelvroioù]] ha [[Belgia]] hiziv).
Inversement, le reste de l’actuelle rive gauche allemande du Rhin (avec [[Trèves (Allemagne)|Trèves]]) se trouve dans la ''Belgica'' ([[Gaule belgique|Belgique romaine]]). Quoiqu’il en soit, ''Belgica'' et les deux ''Germaniae'' font partie administrativement de la [[Gaule romaine]]. Ainsi, la totalité de la rive gauche du Rhin se situe dans la Gaule définie par [[Jules César|César]], et est sous autorité romaine pendant environ cinq cents ans (de 50 av. J.-C. à 450 ap. J.-C. environ).
 
* ''Germania superior'' (Germania Uhel) a oa enni douaroù war ribl kleiz ar Roen ivez, met er c’hreisteiz da v-[[Bonn]] (hiziv [[Rheinland-Pfalz]], [[Elzas]], [[Franche-Comté]], tammoù eus [[Suis]] hag eus [[Bourgogn]]).
La ''Raetia'' ([[Rhétie]]) englobe le sud de la [[Bavière]] à l’ouest de l’[[Inn (rivière)|Inn]] et du [[Bade-Wurtemberg]] au sud du [[Danube]] avec le [[Tyrol (Land)|Tyrol autrichien]] et l’est de la [[Suisse]]. Le ''Noricum'' ([[Norique]]) correspond au reste de la Bavière située au sud du Danube, et à l’[[Autriche]]. Les ''Agri decumates'' ([[Champs Décumates]]) comprennent la partie entre Rhin et Danube allant ''grosso modo'' de [[Ratisbonne]] à [[Bonn]] en englobant le cours du bas [[Main (rivière)|Main]]; entre le [[Jura souabe]] et le Danube ils sont rattachés à la Rhétie ; à l’ouest du Jura souabe ils relèvent de la Germanie supérieure, donc de la Gaule romaine. Ces trois territoires sont sous autorité romaine pendant deux à trois siècles (des années 80 ap. J.-C. à 235 pour les Champs Décumates, et des années 50 ap. J.-C. à 406 pour la Rhétie)
 
[[Skeudenn:Ancient Germania - New York, Harper and Brothers 1849.jpg|thumb|right|350px|Kartenn '''Germania an Henamzer''' en ul levr embannet gant ''Harper and Brothers'' (e New-York) e 1849.]]
La ''Germania magna'' (grande Germanie) des Romains de l’Antiquité, correspond donc approximativement aux deux tiers nord-est de l’Allemagne actuelle, grosso modo l’ancienne [[République démocratique allemande|Allemagne de l’Est]], et l’ancienne [[Allemagne de l'Ouest]] à l’est du Rhin et au nord du Danube et de la ligne Bonn-Ratisbonne ; s’y ajoutent la [[République tchèque|Tchéquie]] et l’ouest de la [[Pologne]]. Elle fut zone d’influence et sous surveillance de Rome pendant deux siècles environ (du début de l’ère chrétienne au début du {{IIIe siècle}}), et pour la partie à l’ouest de l’[[Elbe (fleuve)|Elbe]], sous contrôle romain direct pendant environ deux générations (des années vingt avant J.-C aux années trente à cinquante après J.-C).
Annezidi ''Germania Magna'' a voe disheñvel o emdroadur diouzh hini ar pobloù german ha kelt a oa dindan levezon ar Romaned. Met etrezo hag ar proviñsoù roman amezek e voe atav eskemmoù kenwerzhel. Ha dre-se e voe liammoù sevenadurel etre an [[Impalaeriezh roman]] hag ar C’hermaned a oa er reter d’ar [[Roen]] hag en hanternoz d’an [[Danav]].
 
[[Skeudenn:Herrmann-Zoom.jpg|thumb|160px|<center>Monumant da [[Arminius]] e [[Koad Teutoburg]]]]
=== Germanies et romanité ===
An emgann brudetañ etre Germaned ha Romaned a c’hoarvezas er bloavezh [[9]] goude J.K. e-kichen ar pezh zo bremañ [[Kalkriese]] etre kêrioù [[Osnabrück]] ha [[Damme (Alamagn)|Damme]]. En emgann-se e voe trec’h ar penn-brezel german [[Arminius]], pa zistrujas gant e arme tri [[lejion]] roman renet gant [[Publius Quinctilius Varus]] : 15.000 soudard roman a voe lazhet eno. Gwall skoet e voe an Impalaeriezh roman gant ar c’heloù, pa oant boas da drec’hiñ ar pobloù all er brezelioù.
 
Il ne sera question que de la grande Germanie, les autres étant déjà traitées.
 
En faisant la conquête de la Gaule, dans les limites qu’il a lui-même définies, César porte en occident les frontières de l’Empire sur le Rhin. [[Auguste]] envisage de les reporter sur l’[[Elbe (fleuve)|Elbe]]. Une série d’opérations de conquête représente toujours des risques : risque militaire bien sûr car la victoire n’est jamais acquise d’avance ; risque financier : le coût de la conquête vaut-il les gains supposés à venir ? Risque politique enfin : qu’apportent le butin et le prestige acquis ?
 
Sans parler de l’aspect militaire, César avait tout à gagner à conquérir la [[Gaule]] : région très riche et très fertile ; densément peuplée et déjà bien structurée dans l’assise de ses peuples et avec surtout une trame économique extrêmement bien organisée en ''[[Pagus]]'' (les actuels départements pour l’essentiel) avec chacun leur [[capitale]] : lieu de culte, de commerce, de foire, d’échange, de symbiose druidique et donc de cohésion culturelle, cultuelle et sociale ; le gain économique était évident, encore fallait-il s’en rendre compte vers 55/60 avant J.-C.
 
Sur le plan politique la réussite permet à César de renforcer son autorité face à [[Pompée]], et ensuite de s’imposer comme seul maître à Rome. Enfin, du fait même de sa conquête et de ses incursions outre-[[Rhin]] et outre-[[Manche (mer)|Manche]], César acquiert un prestige militaire qui l’auréole de gloire et l’autorise à demander au [[Sénat romain|Sénat]] le triomphe qu’on ne peut lui refuser.
 
En revanche, je vois mal ce qui a poussé Auguste à vouloir reculer les frontières de l’[[Empire romain]] sur l’Elbe.
 
'''[Sauf précision contraire, toutes les dates désormais se situent après JC]'''
 
Sur le plan politique, cette conquête n’a rien à apporter à Auguste ; après sa [[Bataille d'Actium|victoire navale d’Actium]] en [[-31|31 av. J.-C.]], qui lui permit d’évacuer les prétentions de [[Marc Antoine]] et de [[Cléopâtre VII|Cléopâtre]], Octave (le futur Auguste) est le maître incontesté du monde connu des Romains : c'est-à-dire qu’il est le maître du monde ; il n’a pas besoin de s’imposer, d’ajouter un titre de plus ; politiquement parlant il n’a aucun intérêt à conquérir quoique ce soit, où que ce soit. Inversement, la campagne militaire à mener est difficile ; si la Gaule de la première moitié du {{-s|I|er}} est sillonnée de chemins plus ou moins empierrés ou renforcés de madriers qui relient les chefs lieux de tribus les uns aux autres (ce sera la trame des futures voies romaines) il n’en va pas de même à l’est du Rhin. Les tribus germaniques n’ont pas de centres urbains, et aucun axe organisé ne traverse la grande Germanie dans quelque sens que ce soit. Les opérations militaires doivent se dérouler dans un environnement géographique naturellement hostile. L’[[Bataille de la forêt de Teutberg|embuscade]] qui permet à [[Arminius]] de massacrer les légions de [[Varus]] en l’an [[9]], en est le triste exemple.
 
Enfin, d’un point de vue économique la Germanie ne présente absolument aucun intérêt à l’époque ; les tribus y sont inorganisées et improductives ; il n’y a aucun centre structuré d’échange commercial comme il y en avait de nombreux en Gaule ; les zones de plaine au nord (actuels [[Länder de l'Allemagne|länder]] de [[Basse-Saxe]] au nord de [[Hanovre]], [[Mecklembourg-Poméranie-Occidentale]], moitié nord de [[Saxe-Anhalt]] et [[Brandebourg]] en [[Allemagne]] ; [[Poméranie orientale]] en [[Pologne]]) sont souvent marécageuses et les terres y sont pauvres ; ce sont des sols siliceux, lessivés par les glaciations, des [[podzosol]]s qui ne deviendront productifs qu’avec l’utilisation d’[[engrais chimique]]s ; ceux sont à l’époque des terres couvertes de [[lande]]s à l’ouest dans la zone d’[[Climat océanique|influence océanique]], de bosquets de [[bouleau]]x ou de [[steppe]] herbacée à l’est dans les [[Climat continental|zones continentales]]. Les régions du centre et du sud (actuels länder de [[Rhénanie-du-Nord-Westphalie]] à l’est du Rhin, [[Hesse (Land)|Hesse]], [[Basse-Saxe]] au sud de Hanovre, [[Thuringe]], moitié sud de [[Saxe-Anhalt]], [[Saxe (Land)|Saxe]], [[Bade-Wurtemberg]] et [[Bavière]] au nord du Danube ; auxquels il faut ajouter l’actuelle [[Tchéquie]] et la [[Silésie]]) sont constituées de massifs anciens (l’extrémité nord est du « V » [[hercynien]] : massif [[schiste]]ux rhénan partie est, le [[Harz]], les [[Monts Métallifères]] et des [[Sudètes]]) ; de [[Bassin sédimentaire|bassins sédimentaires]] disloqués (bassin souabe et bassin franconien, bassin de [[Bohême]]) ; ou de monts et plateaux préalpins ([[Jura souabe]], plateau bavarois). Toutes ces régions sont difficiles de pénétration du fait du relief, et qui plus est couvertes d’un tissus forestier extrêmement dense, sans aucun chemin pérenne, infestées de bêtes fauves, tout juste bonnes à fournir le cirque en [[Lynx (mammifère)|lynx]], [[ours]] et [[aurochs]]. La mise en valeur de cet espace est, pour l’époque, impossible à envisager.
 
Les peuples germaniques occupant ces espaces sont d’autant plus difficile à cerner qu’ils sont en partie nomades, en particulier ceux installés dans la plaine nord européenne, et que les auteurs anciens confondent facilement les noms qui leur sont donnés. Le [[massif schisteux rhénan]], le Harz et les monts du quadrilatère de Bohème sont quasiment vides d’hommes. Le peuple [[Frisons|frison]], dans les [[Pays-Bas]] actuels, a été soumis en [[28]]. Les [[Francs saliens]] ou [[Francs ripuaires|rhénans]] (on disait naguère ripuaires) ne sont cités qu’à partir du {{IIIe siècle}} ; nous en reparlerons. Pour les autres peuples, les historiens s’accordent pour les situer, comme nous allons le voir, au début de notre ère ; ceci dit avec toutes les réserves qui s’imposent car il y a bien des incertitudes tenant à leur mobilité.
 
[[image:Imperium Romanum Germania.png|thumb|250px|L'[[Empire romain]] et la [[Germanie]] vers [[120|120 ap. J.-C.]], avec indications des principales tribus mentionnées par l'historien [[Tacite]].]]
 
Certains de ces peuples sont assez bien connus soit du fait de leur nombre, soit pour leur proximité des frontières de l’Empire, soit pour les ravages qu’ils y ont commis au {{s mini|III|e}} ou au {{Ve siècle}} :
* Les [[Burgondes]] sont peut-être encore sur l’[[île de Bornholm]], à l’époque Burgunderholm, ou déjà en [[Poméranie orientale]] ? Leurs pérégrinations les mèneront en quatre siècles dans l’actuelle [[Bourgogne]] qui leur doit son nom.
* Les [[Goths]], très nombreux, ne se sont pas encore scindés en deux groupes, et sont installés sur la basse vallée de la [[Vistule]] ; [[Wisigoths]] et [[Ostrogoths]] seront les premiers peuples barbares à s’installer de façon pérenne dans l’Empire à la suite de la défaite de l’empereur [[Valens]] à [[Edirne|Andrinople]] en [[378]]. Leurs déplacements les mèneront au {{VIe siècle}} en [[Hispanie]] et en [[Italie]].
* Les [[Vandales]] se situent entre la Vistule et la [[Warta]] ; eux aussi migreront jusqu’en [[Afrique du Nord]] au {{s-|V|e}}, où [[Justinien]] les vaincra en [[535]].
* Les [[Lombards]], campant entre les basses vallées de l’[[Elbe (fleuve)|Elbe]] et de la [[Weser]], ne s’introduiront dans l’Empire, en Italie, qu’au {{s-|VI|e}}, ruinant en partie la reconquête de Justinien.
* Les [[Suèves]] installés entre le [[limes]] et le [[Main (rivière)|Main]] suivront la route ouverte par les [[Alamans]] et iront jusqu’en [[Galice]].
* Les [[Alamans]] quant à eux, franchiront le [[Rhin]] gelé le 31 décembre [[406]], mais ils n’apparaissent qu’au début du {{s-|III|e}}. Vraisemblablement étaient-ils dans l’est de l’Europe à l’époque d’Auguste ?
* Les [[Angles (peuple)|Angles]] dans le [[Schleswig-Holstein|Schleswig]], les [[Saxons]] dans le Holstein et les [[Jutes]] au [[Danemark]] semblent être assez sédentaires, effectuant des actes de [[piraterie]] en [[Mer du Nord]] et en [[Manche (mer)|Manche]], avant d’aller s’établir au sud-est de la [[Bretagne (province romaine)|Bretagne]] au milieu du {{s-|V|e}}.
 
Les autres peuples ou peuplades germaniques ont laissé dans l’histoire une trace moins marquante :
* Les [[Marcomans]] et les [[Quades]] sont installés dans l’actuelle [[Tchéquie]] ; [[Marc Aurèle]] les combattra au cours de deux guerres ([[167]]-[[175]] et [[178]]-[[180]]) et leur causera, semble-t-il, suffisamment de pertes pour qu’ils ne soient plus un danger.
* Les [[Chattes]] et les [[Mattiaques]] qui leur sont peut-être soumis ou alliés, sont très remuants à la limite nord-ouest du limes, ce qui nécessitera l’intervention de [[Domitien]].
* Les [[Chérusques]] sont assez nombreux, dans la plaine du nord, entre la [[Weser]] et l’[[Elbe (fleuve)|Elbe]].
* Nombreux aussi sont les [[Hermondures]] dans la [[Saxe historique|Saxe]] et le Palatinat bavarois actuels.
* Il en est de même des [[Bastarnes]], à l’est dans la boucle de la [[Vistule]] d’où ils partiront pour longer les [[Carpates]] et gagner le [[Danube]].
 
D’autres peuples encore semblent moins nombreux ou moins remuants : tel est le cas des [[Bructères]] le long de la [[Lippe (rivière)|Lippe]] ; des [[Chauques]] de part et d’autre de l’estuaire de la Weser ; des [[Helvécones]], en basse [[Silésie]] ; des [[Lugiens]] occupant la haute vallée de la [[Warta]] ; des [[Marses]] entre [[Ruhr (rivière)|Ruhr]] et Lippe ; des [[Ruges]] à l’est de la [[Poméranie orientale]] ; des [[Semnons]] dans l’actuel [[Brandebourg]] ; des [[Turons]] entre les sources de la [[Werra]] et de la [[Fulda (rivière)|Fulda]].
 
Certains groupes sont encore moins nombreux : Les [[Angrivariens]] ou Ansibariens entre la basse Weser et l’[[Ems]] ; les [[Chamaves]] entre l’Ems et la [[Frise (toponymie)|Frise]] ; les Naristes au nord de [[Ratisbonne]] ; les Osiens dans les Carpates blanches.
 
Enfin l’existence ou la localisation de certains est tellement floue que leur présence est controversée : Les [[Buriens]] qui seraient près des sources de la Vistule ou de l’[[Oder]] ; les Lémoviens en Poméranie orientale ; et les Varnes dans l’actuel Holstein ?
 
Ces peuples tous autant qu’ils sont, et la liste ne se prétend pas exhaustive, vivent de cueillette et de chasse, en entretenant néanmoins des troupeaux avec lesquels ils se déplacent le cas échéant. Leurs parlers sont inconnus, leurs croyances très approximativement supposées proches de celles des [[Celtes]]. En réalité les [[Grèce antique|Grecs]] et les [[Rome antique|Romains]] les ignorent et les méprisent même s’ils les craignent. D’ailleurs, ils ne les appellent pas [[Peuples germaniques|Germains]], mais le plus souvent barbares (le mot étant une [[onomatopée]] pour signifier les sortes de [[borborygme]]s avec lesquels ils s’expriment.)
 
Revenons sur les [[Francs]] que nous avons évoqués plus haut. Ce peuple occupe une place à part, très différente de celle tenue par les autres peuples germaniques. Ils apparaissent tardivement, ce sont même les derniers cités : quelques mots concernent des groupes de quelques centaines de guerriers qui suivent les [[Alamans]] après [[235]] et jusqu’en [[257]] où ils se font massacrer en [[Espagne]]. Ensuite on les retrouve au milieu du {{IVe siècle}}, installés par les autorités romaines comme fédérés en [[Toxandrie]], soit l’ouest de la [[Belgique]] et le [[Nord-Pas-de-Calais]] actuels ; cette installation avait pour but de repeupler un territoire vide d’hommes et de protéger la frontière du Rhin. Les Francs saliens s’acquitteront de cette mission de protection de l’Empire avec une fidélité sans faille. L’historien romain de langue grecque [[Procope de Césarée|Procope]], qui écrit dans les années 530-560, les nomme Francs ou Germains ; mais, lorsqu’il parle des autres peuples germaniques (Alamans, Suèves, Vandales, Burgondes, Ostrogoths, Wisigoths) il ne dit jamais les germains, mais les barbares ; pour lui, les Francs ne sont plus barbares, ils sont romanisés ; d’ailleurs, [[Clovis Ier|Clovis]] est [[consul]] et [[Patrice (titre)|Patrice]] des romains.
 
Cependant, malgré toutes les incertitudes dues à la mauvaise connaissance du relief, de la végétation, du climat, de la mouvance des tribus, Auguste voulut conquérir la grande Germanie. Par conséquent des camps fortifiés furent construits, lors de l’organisation de la conquête dans la décennie suivant l’installation au pouvoir d’Auguste, allant de Vetera ([[Birten]]) sur la rive gauche du Rhin jusqu’au coude de l’Elbe près de l’actuelle [[Magdebourg]]. Ce n’était pas de simples fortins, mais des [[camp romain|camps romains]] abritant une [[légion romaine]]. Ils ont été en activité de leur création entre [[-16|16]] et [[-12|12 av. J.-C.]] jusqu’au début des [[années 20]], voire au milieu des [[années 40]] lorsque [[Claude (empereur romain)|Claude]], revenant de la [Grande] [[Bretagne (province romaine)|Bretagne]] (conquise en [[43]]), gagne le Rhin, et avant de fonder [[Cologne]] (''Colonia Claudia Ara Agrippinensium'') en [[50]], interdit aux légions toute action sur la rive droite du Rhin.
 
Il s’agit, d’ouest en est sur la rive droite (nord) de la [[Lippe (rivière)|Lippe]] de [[Herne (Allemagne)|Holsterhausen]], de Aliso (Haltern), puis sur la rive gauche (sud) de Oberaden (entre [[Dortmund]] et [[Hamm]]) et enfin de Kneblinghausen (à vingt kilomètres au sud sud-est de [[Lippstadt]]) à mi chemin de la Lippe et de la [[Ruhr (rivière)|Ruhr]].
 
En [[-16|16 av. J.-C.]], [[Nero Claudius Drusus|Drusus]] commence les opérations et atteint l’Elbe en [[-9|9 av. J.-C.]]. Après ces débuts prometteurs, du fait sans doute d’un excès de confiance de [[Varus]], et surtout de la trahison d’[[Arminius]] (ou Hermann), ancien officier romain d’origine germanique, trois légions sont massacrées dans la [[Bataille de la forêt de Teutberg|forêt de Teutobourg]] près de [[Minden (Allemagne)|Minden]]. Si cette défaite de Varus en [[9]], peut être mise en parallèle avec la défaite romaine de [[Jules César|César]] à [[Siège de Gergovie|Gergovie]], Idistaviso, victoire romaine en [[16]] efface Teutobourg et, est le pendant d’[[Siège d'Alésia|Alésia]]. Idistaviso est une localité située à la [[Porta Westfalica (gorge)|Porta Westfalica]], au sud de Minden dans le coude de la Weser. Toutefois, Varus s’est suicidé après Teutobourg, et le vainqueur d’Idistaviso est [[Germanicus]] fils de Drusus petit fils de [[Tiberius Néron|Tibère]] et frère de [[Claude (empereur romain)|Claude]] ; à Alésia le vaincu se rend fièrement alors qu’à Idistaviso le vaincu Arminius fuit lâchement trahissant cette fois les siens. Il sera poursuivi jusque dans la haute vallée de l’[[Elbe (fleuve)|Elbe]] où il finira massacré en [[19]] ou [[20]] par ses alliés, peut-être les [[Marcomans]], qu’il s’apprêtait de nouveau à renier. Enfin, après Alésia, César confirme l’organisation existante de la Gaule, région prospère et peuplée, alors qu’après Idistaviso, Tibère décide avec sagesse d’évacuer la grande Germanie, région forestière ou marécageuse naturellement inhospitalière et sans mise en valeur possible à terme avec les moyens et les besoins du moment comme il a déjà été dit.
 
(Hors propos concernant Alésia et Idistaviso : Curieusement, au {{XIXe siècle}} Français et Allemands commémorèrent ces lieux, chacun à sa façon. [[Napoléon III]] fit ériger une statue de [[Vercingétorix]], le héros fièrement vaincu dont la défaite permit l’éclosion de la civilisation gallo-romaine ; [[Guillaume II d'Allemagne|Guillaume II]] fit élever une statue de … [[Otto von Bismarck|Bismarck]] ! Avait-il honte, inconsciemment, de Hermann pourtant présenté comme un héros ? A méditer. Fin du hors propos.)
 
Après la décision de Tibère de limiter les actions en Germanie, l’interdiction est renouvelée par Claude. Néanmoins, Domitien intervient dans le [[Taunus]] au nord de la [[Hesse (Land)|Hesse]] actuelle contre les [[Chattes]] et les Mattiaques en [[83]] ; en [[89]], il prend la décision d’occuper militairement les [[Champs Décumates]] qui seront progressivement organisés et renforcés jusqu’au règne de [[Marc Aurèle]]. Celui-ci sera le dernier empereur à intervenir en Germanie lors des deux guerres contre les [[Marcomans]].
 
Indépendamment de cette présence romaine épisodique, les grandes voies commerciales mises en place à la fin du {{-s|I|er}} sont restées en activité sans problèmes majeurs au cours des deux premiers siècles après J.-C. Il s’agit bien de voies commerciales et non de voies romaines dallées, drainées, entretenues ; ce sont des trajets ; sont-ils empierrés ou renforcés de madriers comme le faisait les [[Peuples gaulois|Gaulois]] ? Sont-ils toujours exactement les mêmes d’une année à l’autre, sachant qu’on ne circule pas pendant l’hiver ? Pour l’essentiel, ces voies suivent les axes hydrographiques, soit longeant les [[fleuve]]s, soit en suivant un tracé sur une ligne de crête évitant les terrains marécageux des rives elles-mêmes. On va ainsi de l’embouchure de l’[[Ems]], de la [[Weser]], de l’[[Elbe (fleuve)|Elbe]], de l’[[Oder]] et de la [[Vistule]], jusqu’au [[Danube]], en contournant le [[Harz]], en traversant le massif de Bohème et les Beskides. Les négociants romains vont y chercher de l’[[ambre]], des [[fourrure]]s, des plumes et du duvet, des peaux, du [[cuir]], des cheveux de femme pour les perruques des riches romaines à la mode, des chevaux, des esclaves, des oies, des porcs, du poisson séché ou salé, un peu de [[fer]] dans les Beskides et du [[cuivre]] en [[Thuringe]]. Les marchands vendaient, ou plus exactement troquaient ces produits contre du vin, de l’huile, du verre, des céramiques sigillées, des ustensiles en métal, des objets manufacturés.
 
Le long de ces axes commerciaux, on note un certain nombre de centres romains qui n’ont donc aucune fonction militaire, mais qui jalonnent les grands trajets, mettant en relation l’Empire avec le monde nordique. Ce commerce avec et à travers la grande Germanie restait malgré tout d’importance modeste, et n’atteignit jamais l’intensité du trafic à travers la Gaule, pour se cantonner au seul occident.
Ces centres remarquables sont :
* Amisia à l’embouchure de l’Ems, au débouché d’une voie venant de [[Coblence]] (''Confluentes'')
* [[Feddersen Wierde]], à l’embouchure de la Weser, sur la rive droite face à la mer ; en remontant le fleuve et la Fulda, on gagne la Main et [[Mayence]] (''Mogontiacum'').
* ''Laciburgium'' à l’ouest de bouches de l’Oder permet de rejoindre les Beskides et [[Vienne (Autriche)|Vienne]] (''Vindobona'') ou ''Carnuntum'' un peu plus à l’est ; le long de cet axe se trouve ''Viritium'' sur l’Oder près de l’actuelle jonction avec le Mittelandkanal ; et Stragona en [[Silésie]] (entre [[Legnica]] et [[Wroclaw]]).
* ''Rugium'' en Poméranie orientale, actuellement polonaise, sur la [[Mer Baltique]], à mi chemin de l’embouchure de l’Oder et de celle de la Vistule, est en contact commercial maritime soit en contournant le [[Danemark]], soit avec une rupture de charge à Laciburgium.
* ''Calisia'' (actuelle [[Kalisz]]) sur la [[Prosna]] affluent de la [[Warta]], hors des territoires traditionnellement allemands, mais habités à l’époque de peuples germaniques : les Burgondes. Ce centre se situe au milieu de la voie menant de [[Carnuntum]] à l’embouchure de la Vistule.
* Menosgada près de Lichtenfels à trente kilomètres au nord nord-est de [[Bamberg]], près de la source du [[Main (rivière)|Main]], est sur la voie allant de [[Ratisbonne]] à la Weser en longeant la Werra.
Ainsi, les axes majeurs de l’activité commerciale se sont maintenus correctement du {{-s-|I|er}} jusqu’au début du {{s-|III|e}} voire même un peu plus.
 
On peut dire que sans faire partie de l’Empire en terme politique administratif, la grande Germanie faisait partie de l’Empire en terme économique ; elle n’était pas exclue, elle était une sorte de zone d’influence romaine ; l’autorité locale était la seule ayant cours selon son usage comme bon lui semblait, mais à la condition tacite que les marchands et marchandises romains puissent circuler librement ; si des abus se manifestaient, les légions se manifestaient aussi ; c’est le sens des interventions de Domitien et de Marc-Aurèle. Seules les migrations des peuples qui déferleront une première fois sur l’Empire après [[235]], perturberont durablement ces axes. Les tribus germaniques qui vivaient en grande Germanie aux {{s2-|I|er|II|e}} de notre ère ont été les premières victimes des grandes invasions.
 
==Antiquité==
 
Cette région était peuplée par les [[Celtes historiques]] avant que, au cours du {{Ier millénaire av. J.-C.}}., divers [[peuples germaniques]] ne s'y installent.
 
Le traité du romain [[Tacite]], ''[[la Germanie]]'', en décrit la composition ethnique telle que connue par les Romains en [[98]]. Cette dénomination a fait date sur les terres occupées par ces peuples depuis, jusque l'idéologie nationaliste du [[pangermanisme]] deux millénaires plus tard.
 
==La Germanie durant l'[[Antiquité tardive]]==
 
{{...}}
 
{{Article détaillé|Migrations germaniques|Germanie franque|Allemagne du Haut Moyen Âge}}
 
Dès VI{{e}}-VIII{{e}} siècle les [[francs]] imposent peu à peu leur domination aux autres peuples germains. Cette période de [[Germanie franque]] prendra fin au début du [[Moyen Âge]], lors du démemtèlement de l'[[Empire carolingien]]. La ''[[Francie orientale]]'' née de ce scission sera souvent appelée '''Royaume de Germanie'''.
 
[[Image:Epitaphe de Cheldofrida Duerer.png|thumb|right|200px|[[Épitaphe]] de [[Cheldofrida]], retrouvée sur les terres de Germanie]]
 
==Rois de Germanie==
*Charles I{{er}} le Grand ou [[Charlemagne]] ([[771]]-[[814]])
*[[Louis Ier le Pieux|Louis I{{er}} le Débonnaire]] ([[814]]-[[840]])
*[[Louis II de Germanie|Louis II le Germanique]] ([[840]]-[[876]])
*[[Louis III de Germanie|Louis III le Jeune]] ([[876]]-[[882]])
*[[Charles le Gros|Charles II de Germanie]] ([[882]]-[[887]]), également empereur de [[881]] à [[887]]
*[[Arnulf de Carinthie|Arnulf I{{er}} de Germanie]] ([[887]]-[[899]]), empereur depuis [[896]]
*[[Louis IV de Germanie|Louis IV l'Enfant]] ([[899]]-[[911]])
*[[Conrad Ier de Germanie|Conrad I{{er}} le Jeune]] ([[911]]-[[918]])
*[[Henri Ier l'Oiseleur|Henri I{{er}} dit ''l'Oiseleur'']] ([[876]]-† [[936]]), [[Germanie|roi de Germanie]] ([[919]]-[[936]]), [[Duché de Saxe|duc de Saxe]] ([[912]]).
*[[Otton Ier du Saint-Empire|Othon I{{er}}]] de Germanie dit ''le Grand'' ([[912]]-† [[973]]), [[Germanie|roi de Germanie]] ([[936]]-[[962]]), [[Italie|roi d'Italie]] ([[951]]-[[973]]), [[Saint Empire romain germanique|empereur romain germanique]] ([[962]]-[[973]]).
*[[Otton II du Saint-Empire|Othon II le Roux]] ([[962]]-[[973]]) puis empereur romain germanique ([[973]]-[[983]])
*[[Otton III du Saint-Empire|Othon III]] ([[983]]-[[996]]) puis empereur romain germanique ([[996]]-[[1002]])
*Saint [[Henri II le Boiteux]] ([[1002]]-[[1014]]) puis empereur romain germanique ([[1014]]-[[1024]])
*[[Conrad II le Salique]] ([[1024]]-[[1027]]) puis empereur romain germanique ([[1027]]-[[1039]])
*[[Henri III du Saint-Empire|Henri III le Noir]] ([[1027]]-[[1046]]) puis empereur romain germanique ([[1046]]-[[1056]])
*[[Henri IV du Saint-Empire|Henri IV]] ([[1056]]-[[1085]]) puis empereur romain germanique ([[1085]]-[[1106]])
*[[Rodolphe de Rheinfelden|Rodolphe]] ([[1077]]-[[1080]])
*[[Henri V du Saint-Empire|Henri V]] ([[1106]]-[[1111]]) puis empereur romain germanique ([[1111]]-[[1125]])
 
== Sources (liste non exhaustive) ==
Cet article s'inspire de travaux de
*[[Raymond Chevallier]],
*[[Lucien Musset]],
*[[Michel Rouche]],
*L.Armand,
*[[Louis Halphen]],
* et des indications fournies par le « ''Grosser Historischer Weltatlas, herausgegeben vom Bayerischen Schulbuch-Verlag'' », le « ''Westermanns grosser Atlas zur Weltgeschichte'' », les atlas historiques [[Éditions Stock|Stock]] et [[Éditions Larousse|Larousse]].
 
 
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==Pennadoù kar==
*[[Impalaeriezh santel roman german]]