Lotaringia : diforc'h etre ar stummoù

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[[Image:Teilung Lotharingiens.png|right|260px|thumb|Ar rouantelezhioù frank e [[feuremglev Prüm (855)]] : rannet impalaeriezh [[Lotar Iañ]] entre e dri mab. E liv orañjez eo bet lakaet Lotaringia.]]
'''Lotaringia''' zo anv ur vro krouet etre [[Frankia ar C'hornôg]] ha [[Frankia ar Reter]] evit an Impalaer [[Lotar Iañ]].
[[Image:Herzogtum_Lothringen_1000.PNG|thumb|260px|Lotaringia war-dro ar bloavezh 1000]]
'''Lotaringia''' zo anv ar rouantelezh krouet etre [[Frankia ar C'hornôg]] ha [[Frankia ar Reter]] gant an Impalaer [[Lotar Iañ]] evit e vab [[Lotar II]].
 
 
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{{confusion|Francie médiane}}
 
 
(du latin ''Lotharii Regnum''), arrière-petit-fils de [[Charlemagne]]. Il fut constitué en [[855]]. Après sa mort, elle fut l'enjeu de luttes entre les royaumes de [[Francie occidentale]] et de [[Francie orientale]], avant d'être rattachée au [[Saint-Empire romain germanique]] en [[880]]. Il devint un [[duché]] au début du {{Xe siècle}}. Dans la deuxième moitié du {{s-|X|e}}, le duché fut scindé en un duché de [[Basse-Lotharingie]] et un duché de [[Haute-Lotharingie]], qui deviendra la [[Lorraine]]<ref>Le nom de ''Lorraine'' (en [[allemand]] ''Lothringen'') est issu du mot ''Lotharingie''.</ref>.
 
==Naissance de la Lotharingie==
 
 
En [[855]], peu avant la mort de l'empereur [[Lothaire Ier]], ses trois fils se partagent son empire, la [[Francie médiane]], au [[Traité de Prüm (855)|traité de Prüm]] :
* l'aîné [[Louis II le Jeune|Louis II]] (†875), reçoit la couronne impériale et l'[[Royaume barbare d'Italie|Italie]] ;
* le deuxième, [[Lothaire II de Lotharingie|Lothaire II]] (†869), la partie nord de la [[Francie médiane]] qui va de la [[Frise (toponymie)|Frise]] aux [[Massif des Vosges|Vosges]] mais sans l'Alsace ;
* le troisième, [[Charles de Provence|Charles]] (†863), le [[royaume de Bourgogne]], formé de la [[Provence]] et de la Bourgogne proprement dite.
 
La part de Lothaire II fut alors dénommée '''''Lotharii regnum''''' (''royaume de Lothaire''), et ce terme évolua ensuite vers la forme '''Lotharingie'''. Il sera ensuite à l'origine des noms allemand ''Lothringen'' et français ''Lorraine''.
 
La Lotharingie initiale couvrait :
*les [[Pays-Bas]] ;
*la [[Belgique]] à l'exception du [[comté de Flandre]] ;
*le [[Luxembourg (pays)|Luxembourg]] ;
*en [[Allemagne]] :
**la [[Rhénanie-du-Nord-Westphalie]], avec le Rhin comme frontière orientale ;
**la [[Rhénanie-Palatinat]] ;
**la [[Sarre (Land)|Sarre]] ;
*en [[France]] :
**la [[Lorraine]] ;
**les régions à l'est de la Meuse et de l'Escaut, sauf l'[[Alsace]] qui faisait partie de la [[Souabe]].
 
À la mort de [[Lothaire II de Lotharingie|Lothaire II]], la Lotharingie était composée des [[Comté (domaine)|comtés]] suivants : la [[Toxandrie]], les quatre comtés du [[duché de Brabant|Brabant]], les quatre comtés de la [[Hesbaye]], le [[Cambrésis]], le [[comté de Hainaut|Hainaut]], le ''[[comté de Lomme|Lommensis]]'', le [[Testerbant]], la [[Betuwe]], le ''[[Hattuarie|Hattuariensis]]'', les [[Masau]] inférieur et supérieur de la rive droite et de la rive gauche de la [[Meuse (fleuve)|Meuse]], le ''[[Liugas]]'', le district d'[[Aix-la-Chapelle|Aix]] et le district de [[Maastricht]], le [[Condroz]], l'[[Ardenne]], les cinq comtés de la [[Ripuarie]], le [[Meinvelt]], le ''[[Bietgowe]]'' (y compris le ''pagus Trevirensis''), le comté d'[[Arlon]], les deux comtés de la [[Woëvre]] (''[[Methingowe]]'' ou ''[[Matensis]]'' et ''[[Ivotius]]''), le [[Saargau]] supérieur et le Saargau inférieur, le ''[[Castricius]]'', le ''[[Mosominsis]]'', le [[Dormois]], le [[Verdunois]], le ''[[Moslensis]]'', le ''[[Nitagowe]]'', le [[Barrois]], la [[Charpeigne]], le ''[[Bliesgowe]]'', le [[Saulnois]], l'[[Albegau]], le [[Saintois]], les deux [[Ornois]], le ''[[Tullensis]]'', le [[Chaumontois]], le [[Soulossois]]. La [[Frise (toponymie)|Frise]], depuis le [[Sincfal]] et probablement jusqu'à l'[[Ems]], avec les nombreux comtés [[saxons]], mi-saxons et francs qui y étaient rattachés faisait également partie de la Lotharingie.
 
== La Lotharingie, entre France et Germanie ==
[[Image:Western Empire-Europe870.JPG|thumb|260px|La situation en 870]]
Dès la fin du {{IXe siècle}}, la Lotharingie était dominée par quelques grandes races seigneuriales, en particulier les [[Famille des Régnier|Régnier]] dans toute la zone qui s'étend du [[comté de Hainaut|Hainaut]] jusqu'au delà de la [[Meuse (fleuve)|Meuse]] et du [[Démer]] jusqu'à l'[[Ardenne]] et les [[Famille des Matfrid|Matfrid]] dans les pays ripuaires, dans le [[Bidgau]], la [[Woëvre]], le [[Messin]], le [[Bliesgau]], le [[Chaumontois]], c'est-à-dire au revers de l'Ardenne et jusque dans la région de la [[Sarre (rivière)|Sarre]] et de la haute [[Moselle (rivière)|Moselle]]<ref>{{ouvrage
|éditeur=H. Lamertin
|titre=La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge
|volume=II
|auteur=[[Léon Vanderkindere]]
|lieu=Bruxelles
|année=1902
|publi=1981
|pages=88
|présentation en ligne=
|lire en ligne=http://digistore.bib.ulb.ac.be/2006/DL2632839_002_f.pdf
|passage=465
}}</ref>.
 
En [[869]] à la mort du roi Lothaire II, ses possessions sont occupées par son oncle [[Charles le Chauve]]. Mais cette acquisition est contestée par [[Louis le Germanique]], son autre oncle, et [[Louis II le Jeune]], frère et héritier de Lothaire II. Ce dernier, occupé au sud de l'[[Italie]] à combattre les Sarrazins, ne peut faire valoir ses droits, et les deux oncles s'entendent en août [[870]] par le [[traité de Meerssen]] pour partager la Lotharingie :
* Louis le Germanique reçoit la partie orientale de la Lotharingie avec la Frise, Aix-la-Chapelle, Stavelot, Metz, Strasbourg et Bâle. Il y reconnaît de 872 à 875 la souveraineté nominale de l'empereur Louis II&nbsp;;
* Charles le Chauve conserve la partie occidentale de la Lotharingie avec Liège, Visé et Maastricht&nbsp;;
En [[876]] à la mort de Louis le Germanique, ses possessions sont partagées entre ses trois fils : [[Louis le Jeune]] hérite alors de la ''partie orientale de la Lotharingie'' avec la Saxe, Franconie, Thuringe et la Frise
 
En [[877]], à la mort de Charles le Chauve, la partie occidentale de la Lotharingie, passe à son fils [[Louis II de France|Louis le Bègue]], puis en [[879]] à ses fils [[Louis III de France|Louis III]] (†882) et [[Carloman II de France|Carloman]] (†884)
 
En [[880]], par [[traité de Ribemont]] ces derniers cèdent à Louis le Jeune leur part de la Lotharingie en échange de la neutralité de ce dernier. La Lotharingie réunifiée est ainsi rattachée à la Germanie.
 
En [[882]], à la mort de Louis le Jeune, son frère, l'empereur [[Charles le Gros]], recueille sa succession. En [[885]], il reçoit le [[serment d'allégeance]] des grands [[vassaux]] du royaume franc au palais de [[Ponthion]]. L'empire de Charlemagne est reconstitué à l'exception de la Provence et de la Bourgogne transjurane. Mais Charles le Gros est déposé en [[887]] à la diète de Tribur ([[Mayence]]).
 
En [[888]], [[Arnoul de Carinthie]] (†899), fils bâtard de [[Carloman de Bavière]] (†878), est proclamé roi en Germanie, Lotharingie et Italie.
 
En [[894]], Arnoul de Carinthie intrônise son fils bâtard [[Zwentibold]] comme roi de Lotharingie.
 
En [[900]], Zwentibold est tué par ses vassaux révoltés et le royaume de Lotharingie est rattaché à la Germanie de [[Louis IV l'Enfant]] (†911).
 
En [[903]], Louis IV l'Enfant confie le gouvernement du pays au comte [[Gebhard de Lotharingie|Gebhard de Wetterau]] (mort le 22 juin 910). Les [[Famille des Conradin|Conradin]] de [[Franconie]] aident Louis l'Enfant à brise l'arrogance des Matfrid. Ils s'implantèrent dans le pays et ils reparaissaient plus tard dans le [[Meinvelt]], dans l'[[Arlonais]] et dans la plupart des comtés ripuaires<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 466.</ref>.
 
En [[911]], à la mort du roi Louis l'Enfant, la Lotharingie se donne à [[Charles III de France|Charles le Simple]], sous l'impulsion des puissants princes territoriaux [[Régnier Ier de Hainaut|Régnier au Long Col]] (†915), [[Liste des comtes de Hainaut|comte de Hainaut]] et margrave de Lotharingie, et [[Wigéric de Bidgau|Wigéric]], comte palatin de Lotharingie. Après la mort de Régnier en [[915]], la puissance territoriale semble passer complètement au comte palatin Wigeric (mort entre 919 et 922), puis à [[Gislebert de Lotharingie|Gislebert]], fils de Régnier au Long Col, qui se révolte contre Charles le Simple en 918. Gislebert change souvent d'alliance entre le roi de France et le roi de Germanie. Cette période voit l'introduction en Lotharingie de quelques hommes nouveaux, tels [[Erbaut]] dans le ''[[Castricius]]'', la [[Charpeigne]] et le [[Saulnois]], [[Bérenger de Namur|Bérenger]] qui, outre le [[comté de Lomme]], dû à son union avec une fille de [[Régnier Ier de Hainaut|Régnier&nbsp;I{{er}}]], reçut momentanément le [[Meinvelt]]<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 466.</ref>.
 
En [[925]], Gislebert se rallie définitivement à [[Henri Ier de Saxe|Henri I{{er}} l'Oiseleur]]. Sous la [[Ottoniens|dynastie de Saxe]], la région de la Meuse, aux alentours de [[Givet]], de [[Charleville-Mézières|Mézières]], de [[Mouzon (Ardennes)|Mouzon]], d'[[Ivois]], sera envahie plus d'une fois par des vassaux français et demeura litigieuse jusque vers la fin du {{Xe siècle}}<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 466.</ref>. Henri I{{er}} crée le duché de Lotharingie en [[928]] et le donne à Gislebert. Son intention est de s'appuyer sur les grands indigènes, spécialement sur les Régnier<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 466.</ref>. Mais Gislebert se révolte encore en [[939]], et les rois de Germanie confient la Lotharingie à divers seigneurs, qui se révoltent tellement souvent que le dernier duc, [[Brunon de Cologne]], frère du roi [[Otton Ier du Saint-Empire|Otton&nbsp;I{{er}}]], décide de prendre une mesure radicale.
 
En [[959]], en accord avec le roi son frère, Brunon divise la Lotharingie en deux pour former :
*La [[Basse-Lotharingie]], qui après plusieurs morcellements devient le duché de Lothier ;
*La Haute-Lotharingie, qui devient le [[Duché de Lorraine#La Haute-Lotharingie|duché de Lorraine]].
 
Sur la frontière occidentale, Otton crée les [[Marche (juridiction)|marches]] de [[Gand]], d'[[Ename]] et de [[Valenciennes]], auxquelles [[Henri II du Saint-Empire|Henri&nbsp;II]] ajoute celle d'[[Anvers]]<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 466.</ref>.
 
Les Régnier, obstinément rebelles, furent durement châtiés, et dans leurs possessions du Hainaut, du [[duché de Brabant|Brabant]], de la [[Hesbaye]], le roi transporta des des comtes de dévotion plus sûre. De cette époque date la haute fortune des descendants de [[Wigéric de Bidgau|Wigéric]]. Au [[Bidgau]], qui paraît avoir été le primitif apanage du fondateur de cette maison, ils joignirent l'Ardenne méridionale, la plus grande partie de la Woëvre ([[Methingowe]], [[Ivois]], [[Verdun (Meuse)|Verdun]]), le [[Barrois]], le [[Chaumontois]], sans compter la direction momentanée du Brabant occidental et du Hainaut proprement dit. Enfin, les deux duchés de Lotharingie leur seront confiés<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 466-467.</ref>.
 
Dans la région septentrionale une autre race s'attacha également avec loyauté à la fortune des empereurs : les [[Baldéric-Ansfrid]], qui dominent en [[Toxandrie]], dans le [[Masau]], dans la [[Betuwe]], à [[Utrecht]], et fournissent à la couronne des prélats, des guerriers, des administrateurs<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 467.</ref>.
 
La [[Frise (région historique)|Frise]], avec les [[Famille des Thierry|Thierry]], issu de la lignée du roi [[Radbod]], est de fidélité plus incertaine, et ici l'énergie des vieux écumeurs de mer réservera aux armées royales plus d'une défaite<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 467.</ref>.
 
Entre l'Ardenne et la Moselle, une dynastie féconde grandit peu à peu ; dès la fin du {{Xe siècle}}, [[Sigefroid de Luxembourg|Sigefroid]] (probablement un fils de [[Wigéric de Bidgau|Wigéric]]) et ses enfants, cantonnés d'abord dans le [[Saargau]] et le [[Rizzigowe]], puis de là gagnant du terrain et entamant successivement les contrées voisines de l'Ardenne, du Methingowe, du Bidgau, constitueront à leurs dépens une principauté nouvelle, le vaste [[Duché de Luxembourg|Luxembourg]]. L'union de [[Cunégonde de Luxembourg|Cunégonde]] avec [[Henri II du Saint-Empire|Henri&nbsp;II]] donne à leurs ambitions de nouvelles espérances ; en opposition ouverte avec les autres descendants de Wigéric, ducs de Haute-Lotharingie, ils tenteront de s'implanter à [[Trèves (Allemagne)|Trèves]] et à [[Metz]], et leurs alliances répétées avec la maison des comtes [[Alsace|alsaciens]] du [[Nordgau (Alsace)|Nordgau]] aidera à l'expansion de ces derniers et contribuera à assurer dans la seconde moitié du {{XIe siècle}} leur accession à l'autorité ducale<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 467.</ref>.
 
Mais, dès le début de la dynastie saxone, les rois cherchent auprès des [[évêque]]s l'appui que leur refuse trop souvent la jalousie inquiète de leurs vassaux laïques. La puissance temporelle des prélats de [[Cambrai]], de [[Liège]], d'[[Utrecht]], de [[Cologne]], de [[Trèves (Allemagne)|Trèves]], de [[Metz]], de [[Toul]], de [[Verdun (Meuse)|Verdun]] vient modifier radicalement la constitution territoriale de la Lotharingie. Ces [[principauté ecclésiastique|principautés ecclésiastiques]] n'ont plus rien de commun avec l'ancienne géographie politique du royaume franc<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 467-468.</ref>.
 
Trois grands événements qui se dressent à une hauteur tragique ont contribué à morceler les comtés ; c'est la condamnation de [[Baldéric de Tubalgo]], celle du [[Comte palatin|palatin]] Henri et la rébellion de [[Godefroy II de Basse-Lotharingie|Godefroid le Barbu]]<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 468.</ref>.
 
La disgrâce de l'aventurier qui par son mariage avec la fille de [[Wichmann de Hamalant]], par d'heureuses dévolutions et par des entreprises audacieuses et criminelles, avait concentré en ses mains toute la région de la basse Meuse et du bas [[Rhin]], depuis l'aval de [[Cologne]] jusqu'au voisinage d'[[Utrecht]], et de plus une partie de la Frise du Nord, ouvrit la voie à des créations nouvelles dont les plus importantes allaient devenir le [[comté de Zutphen]], le [[comté de Clèves]] et le [[comté de Gueldre]]<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 468.</ref>.
 
L'anéantissement de la puissance de la première maison palatine permit aux [[Liste des archevêques de Cologne|archevêques colonais]] de se débarrasser de rivaux fâcheux. Désormais, toute la zone ripuaire entre la Meuse et le Rhin ne verra plus reparaître de formation territoriale compacte et agressive, et forts de la [[suzeraineté]] sous laquelle ils réduisent les nombreux petits seigneurs, les prélats se hausseront jusqu'au titre [[duc|ducal]]<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 468.</ref>.
 
Enfin, la lutte que [[Godefroy II de Basse-Lotharingie|Godefroid le Barbu]] soutint pendant plusieurs années contre [[Henri III du Saint-Empire|Henri&nbsp;III]], et qui se termina à son désavantage, eut pour conséquence l'amoindrissement, la dislocation du duché de [[Basse-Lotharingie]]. Si le nom n'a pas disparu, en fait au {{XIIe siècle}} le pouvoir ducal n'existe plus. Les soixante ou soixante-dix comtés du {{IXe siècle}} ont cédé la place à un petit nombre de grandes principautés ; ce sont, en dehors des États ecclésiastiques : le [[comté de Hainaut|Hainaut]], le [[duché de Brabant|Brabant]], [[comté de Namur|Namur]], [[comté de Looz|Looz]], le [[duché de Limbourg|Limbourg]], le [[duché de Luxembourg|Luxembourg]], la [[duché de Gueldre|Gueldre]], [[duché de Clèves|Clèves]], la [[comté de Hollande|Hollande]] ; dans la Haute-Lotharingie, l'héritage agrandi de la famille de [[Duché de Bar|Bar]] et celui de la nouvelle [[maison de Lorraine]]. À côté de ces facteurs principaux, se placent, dans un désordre extrême, les comtés secondaires et les [[seigneurie]]s vastes ou minuscules<ref>[[Léon Vanderkindere]], {{opcit}}, p. 468-469.</ref>.
 
{{loupe|Comtés et seigneuries de Lotharingie}}
 
== Histoire d'un nom ==
Le royaume dont hérita '''Lothaire II''' en 855 s'étendait sur les terres comprises entre la [[Meuse (fleuve)|Meuse]] et le [[Rhin]], de la [[Mer du Nord]] à [[Besançon]]. Alors que d'autres pays étaient désignés par le nom des peuples qui les habitaient ([[Royaume alaman|Alémanie]], [[Lombardie]]...), l'héritage de Lothaire n'avait pas de nom car il était fait de peuples divers. On le nommait par rapport au roi défunt. Ainsi un document daté de 868 parle des ''Lotharienses'', c'est-à-dire des gens de Lothaire, pour les distinguer des ''Karlenses'', les sujets de [[Charles II le Chauve|Charles le Chauve]]. De même le pays est nommé par rapport au souverain : ''Regnum Lothariense'' ou ''Regnum Lotharicum'', le royaume de Lothaire
 
Plus tard en 912, les annales d'une abbaye d'Alsace parlent de ''Hlutaringi'' ou encore de ''Hlodarii'' pour désigner les sujets de Lothaire et de ses successeurs. Bien que le suffixe ''-ingi'' soit normalement réservé aux membres d'une [[dynastie]] (la famille du roi comme dans Carolingiens), il s'appliquait ici à tous les habitants. À la fin du {{Xe siècle}} ''Lotharingi'' (les Lotharingiens) finit par l'emporter sur les autres désignations et donna naissance à ''Lotharingia'' (Lotharingie).
 
Il fallut ainsi un siècle pour que s'impose un nom qui désignât le royaume et les peuples de Lothaire et de ses successeurs. Dans l'esprit des chroniqueurs, ce royaume et ce peuple existaient bien en tant que tels puisqu'ils avaient inventé des mots pour les nommer. Ils leur prêtaient d'ailleurs un caractère, comme en témoigne le Saxon [[Widukind de Saxe|Widukind]] lorsqu'il évoque la ruse dont avait dû user [[Henri Ier de Germanie|Henri 1{{er}} l'Oiseleur]] pour venir à bout des Lotharingiens "...''parce que c'est un peuple changeant, habitué aux ruses, prompt à la guerre et prêt à s'adapter aux nouveautés''". Un autre historien du {{s-|X|e}} mentionne l'existence à la frontière occidentale du royaume de Lothaire "''d'une barbarie indomptée, jalouse du bonheur d'autrui et de son propre salut, méprisant les admonestations paternelles du Duc et craignant à peine l'autorité''".
 
Dans la langue courante le mot ''Lotharingia'' subit des transformations. Il évolua en particulier vers ''Lohereigne'' puis ''Lorraine'', mais aussi ''Lothier'' pour les Wallons et ''Lothringen'' pour les germanophones. Dans les textes médiévaux, le mot "''Lotharingus''" pouvait aussi bien désigner un habitant de [[Toul]], de [[Metz]], de [[Liège]] ou de [[Cambrai]].
 
Après le partage de l'ancien royaume de Lothaire II en deux duchés, le nom "''Lorraine''" s'appliqua progressivement au seul duché méridional, c'est-à-dire l'équivalent de trois des quatre départements lorrains actuels (le département de la [[Meuse (département)|Meuse]] étant partagé entre le comté puis [[duché de Bar]] et l'Evêché de [[Verdun (Meuse)|Verdun]]).
 
==Notes==
<references />
 
==Sources==
* Encyclopédie illustrée de la Lorraine - L'époque médiévale Austrasie, Lotharingie, Lorraine, Michel Parisse, 1990, Serpenoise, {{ISBN|2-87692-050-6}}
* Lorraine (Editions Christine Bonneton)
* Naissance de deux peuples – Français et Allemands IXe-XIe siècles (Carlichard Brühl – Fayard 1995)
 
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Liste des gouvernants de Lotharingie]]
* [[Comtés et seigneuries de Lotharingie]]
* [[Empire d'Occident]]
* [[Duché de Lorraine]]
 
===Références===
{{Références}}
 
 
 
[[Catégorie:Ancien pays d'Europe]]
[[Catégorie:Histoire de la Lorraine]]
[[Catégorie:Lorraine médiévale]]
[[Catégorie:Histoire de Belgique]]
[[Catégorie:Histoire des Pays-Bas]]
[[Catégorie:Pays ou peuple au Moyen Âge]]
[[Catégorie:Royaume franc]]
[[Catégorie:Duché de Saint-Empire]]
 
 
 
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[[Rummad:Impalaeriezh ar C'hornôg]]
 
[[Rummad:Istor ar Franked]]
 
[[ca:Lotaríngia]]
[[cs:Lotharingie]]
[[de:Lotharii Regnum]]
[[en:Lotharingia]]
[[es:Lotaringia]]
[[eu:Lotaringia]]
[[fi:Lotharingia]]
[[fr:Lotharingie]]
[[gl:Lotarinxia]]
[[it:Lotaringia]]
[[ja:ロタリンギア]]
[[no:Lotharingia]]
[[pt:Lotaríngia]]
[[sr:Лотарингија]]
[[sv:Lotharingia]]