Patrokles : diforc'h etre ar stummoù

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[[Skeudenn:Akhilleus_Patroklos_Antikensammlung_Berlin_F2278.jpg|thumb|250px|Un dresadenn war ur dasenn a ziskwel [[Akilles]] o lienañ brec'h Patrokles]]
'''Patrokles''' (e [[gregach]] Πάτροκλος / Pátroklos, pe Πατροκλῆς / Patroklễs, da lavaret eo « klod (κλέϝος) an tad(πατήρ) »), mab [[Menoetius]] a oa unan eus brezelourien a Vro-C'hres a gemeras perzh e brezel [[Troia]] a zo kontet en [[Ilias]] dreist-holl. E vignon gwellañ e oa [[Akilles]] hervez lod ; hervez lod all e oa e gariad.
 
[[Image:Jacques-Louis David Patrocle.jpg|thumb|''Patrokles'', livet gant [[Jacques-Louis David]] ([[1780]])]]
 
'''Patrokles''' (e [[gregach]] Πάτροκλος / Pátroklos, pe Πατροκλῆς / Patroklễs, da lavaret eo « klod (κλέϝος) an tad(πατήρ) »), mab [[Menoetius]] a oa unan eus brezelourien Hellaz a gemeras perzh e [[brezel Troia]] a zo kontet en [[Ilias]] dreist-holl.
 
E vignon gwellañ e oa e [[kenderv|genderv]]<ref>Kendirvi e oant dre an [[nimfenn]] [[Egina]]</ref>, [[Akilles]] ha gantañ eo ez eas d'ar brezel ; hervez lod all e oa e gariad.
 
==A-raok ar brezel==
Pa oa c'hoazh ur bugel anezhañ e lazhas e vignon, [[Klisonimus]], e-pad un tabut. Mont a reas e dad en harlu gantañ evit tec'hout rak veñjañs kerent Klisonimus. [[Peleus]] Phthia, ur c'har dezho, a roas bod dezhe. Eno e tegouezhas Patrokles gant mab [[Peleus]], [[Akilles]], evit ar wezh kentañ. Kaset e voe ar baotred da [[C'hiron]], roue fur an [[tud-kezeg|dud-kezeg]], da vezañ maget ha desavet gantañ.
 
 
== Ar brezel ==
 
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Quand les Troyens menacent d'envahir le camp grec, il supplie en vain le héros de reprendre les armes, mais obtient la permission de mener lui-même les [[Myrmidons]] au combat. Il parvient à mettre en déroute l'ennemi, mais finit par trouver la mort de la main d'[[Hector]]. Fou de douleur, Achille reprendra les armes.
 
L'amitié de Patrocle et d'Achille est proverbiale.
 
 
Fils de [[Ménœtios fils d'Actor|Ménœtios]], il est envoyé par son père en [[Phthie]], où il devient le compagnon d'[[Achille]], plus jeune que lui de quelques années.
 
Il est présent, en même temps que son père et Achille, au moment où [[Nestor]] vient recruter à la cour de [[Pélée]] des guerriers pour l'expédition contre [[Troie]]. Invité à partir en même temps que le Péléide Achille, Patrocle accepte. Son père lui adresse alors les conseils suivants :
<poem>
« Achille, par la race, est au-dessus de toi, mon fils ;
Mais il est ton cadet, même s'il t'est supérieur,
À toi de lui parler avec sagesse, de l'instruire
Et de le diriger : il verra bien ce qu'il y gagne<ref>{{HomIli}} (XI, 786-789). Extrait de traduction de Frédéric Mugler aux éditions Actes Sud, 1995.</ref>. »
</poem>
 
=== À Troie ===
 
Patrocle est l'écuyer d'Achille ({{grec ancien|θεράπων}} / {{Lang|grc-Latn|''therápôn''}}). ''L'Iliade'' hésite quant à son rôle exact : le chant XVII montre les chevaux du Péléide pleurant la mort de leur « brave conducteur<ref>''Iliade'' (XVII, 426-428).</ref> », puis [[Automédon]] le décrit comme le plus doué à manier ces chevaux<ref>''Iliade'' (XVII, 476).</ref>. Cependant, [[Ulysse]] dans ''l'Odyssée''<ref>{{HomOdy}} (XXIV, 39-40).</ref> et Achille lui-même au chant XIX déclarent que le Péléide a pour habitude de conduire lui-même son char. D'autres indices laissent supposer que Patrocle va au combat sur un char séparé, et se bat ensuite aux côtés d'Achille. Il sert également de messager à ce dernier : c'est lui que le Péléide envoie, au chant XI, s'enquérir auprès de Nestor de l'identité du blessé ramené dans le camp achéen. De même, au chant II, c'est Patrocle qui, sur la demande d'Achille, va chercher [[Briséis]] pour la remettre à Ulysse. Quand Nestor vient, accompagné de [[Phœnix fils d'Amyntor|Phœnix]], pour implorer Achille de retourner au combat, il prépare le vin et la nourriture pour les invités.
 
Quand Achille en colère se renferme dans sa tente après son différend avec [[Agamemnon]], Patrocle cesse également le combat. Au chant XVI de ''l'Iliade'' (surnommé {{grec ancien|Πατρόκλεια}} / {{Lang|grc-Latn|''Patrókleia''}}, « la Patroclée »), alors que les [[Troie|Troyens]] supplantent les Grecs et menacent de mettre le feu aux nefs, Achille autorise Patrocle à emprunter ses armes et à aller combattre à la tête de ses [[Myrmidons]]. Au cours de son [[aristie]], Patrocle abat plusieurs guerriers, dont [[Sarpédon]], fils de [[Zeus]], avant de rencontrer [[Hector]], guidé par [[Apollon]]. Le dieu, enveloppé dans une nuée, frappe Patrocle dans le dos. Patrocle est ensuite blessé, toujours dans le dos, par [[Euphorbe fils de Panthoos]], qui s'enfuit aussitôt en courant. Enfin, Patrocle est achevé par [[Hector]], qui lui enlève ses armes. [[Ménélas]] et [[Ajax fils de Télamon|Ajax le Grand]] protègent le corps et le rendent à Achille, qui décide alors de reprendre les armes pour venger Patrocle.
 
[[Thétis]], mère d'Achille, fait boire à Patrocle du [[Nectar (mythologie)|nectar]] et de l'[[ambroisie (mythologie)|ambroisie]] pour éviter que son cadavre ne se corrompe. Pendant ce temps, Achille rencontre Hector et le vainc. Il offre ensuite aux Grecs, en l'honneur de Patrocle, un festin à l'issue duquel le mort lui apparaît, le supplie de brûler son cadavre au plus tôt et de placer ses os dans la même urne qui recueillera ceux d'Achille<ref>''Iliade'', XXIII, 82-92.</ref>.
 
Le lendemain matin, Achille procède aux funérailles de Patrocle<ref>''Iliade'', XXIII, 110-257.</ref>. Le corps est porté jusqu'à l'endroit de la crémation par une procession de guerriers montés sur leurs chars. On édifie un gigantesque bûcher. Achille coupe sa chevelure et la dépose dans les mains de Patrocle, dont le corps est déposé au sommet du bûcher. Des bœufs et des moutons sont sacrifiés : leur graisse est placée sur le cadavre de Patrocle, tandis que leurs carcasses sont entassées sur le bûcher. Des jarres de miel et d'huile sont placées aux côtés du lit funéraire. Enfin, Achille sacrifie quatre chevaux, deux des neuf chiens de Patrocle et douze jeunes nobles Troyens. Il enflamme le bûcher et prie les dieux des vents, [[Borée]] et [[Zéphyr]], de l'attiser. Pendant toute la nuit, il verse des libations de vin en invoquant l'âme de Patrocle. Au petit matin, les flammes sont éteintes avec du vin. On recueille les os de Patrocle, qui sont placés dans une urne en or dans une double couche de graisse. Le tout est recouvert d'une étoffe de lin et placé dans un tumulus, en attendant le jour de la mort d'Achille.
 
=== Jeux funéraires ===
 
[[Image:Pasquino Group Loggia dei Lanzi 2005 09 13.jpg|thumb|left|upright=0.8|Groupe Pasquino, représentant peut-être [[Ménélas]] portant le corps de Patrocle, copie romaine d'après un original hellénistique, [[Loggia dei Lanzi]]à [[Florence]]]]
 
Après l'incinération de Patrocle, Achille organise des jeux en son honneur, comportant :
* Une course de char : elle est remportée par [[Diomède (Argos)|Diomède]], qui emporte le premier prix d'une esclave et d'un trépied, [[Antiloque]] arrive second (en trichant), Ménélas est troisième, [[Mérion (mythologie)|Mérion]] quatrième et Eumélos dernier. Achille adjuge le second prix à celui-ci.
* Une épreuve de [[pugilat]], remportée par [[Épéios fils de Panopée|Épéios]] qui gagne une mule.
* Une épreuve de [[lutte]], disputée par Ajax le grand et Ulysse. Achille les juge à égalité.
* Une course à pied, remportée par Ulysse, qui gagne un cratère en argent. Ajax arrive second et reçoit un bœuf, Antiloque troisième, et reçoit un demi-talent d'or, prix prévu initialement, et un deuxième talent d'or pour avoir habilement flatté la course d'[[Achille]] aux pieds infatigables.
* Une [[hoplomachie]] (combat en armes), disputée par Diomède et Ajax. Achille les juge à égalité : ils se partagent le poignard, le fourreau et le baudrier de Sarpédon, et Diomède reçoit en sus un poignard de [[Thrace]].
* Une épreuve de [[lancer du disque]], remportée par Polpœtès, qui gagne le disque lui-même, en fer brut.
* Une de [[tir à l'arc]], remportée par Mérion, qui gagne dix doubles haches en fer. [[Teucros fils de Télamon|Teucros]], perdant, reçoit dix haches simples.
* Une de [[lancer du javelot]], qui n'est en fait pas disputée. Achille arrête les deux candidats, Agamemnon et Mérion, en disant que tous savent que l'Atride est le plus fort. Celui-ci remporte un vase, et Mérion un javelot en bronze.
 
Consignés au livre XXIII de ''l'Iliade'', ces jeux, à l'instar de ceux organisés par [[Alcinoos]] dans ''l'Odyssée'', sont l'un des témoignages les plus anciens concernant le [[sport]] en [[Grèce antique]].
 
== Éléments non homériques ==
 
Les mythographes comme le [[pseudo-Apollodore]] donnent une autre version du passé de Patrocle. Fils du roi de [[Locride]], il a tué par accident l'un de ses amis, [[Clysonyme]], fils d'[[Amphidamas]], durant une dispute à propos d'[[osselets (jeu)|osselets]], alors qu'il était très jeune. Il doit s'exiler de la cour. Il est recueilli par Pélée, roi de [[Phthie]], qui le donne comme compagnon à Achille. Apollodore en fait ensuite l'un des prétendants d'[[Hélène (mythologie)|Hélène]], fait peu vraisemblable dans la mesure où beaucoup de soupirants sont de bien meilleur rang que lui.
 
''[[Les Chants cypriens]]'', une épopée du [[Cycle troyen]], le mentionnent comme l'un de ceux qui vendent [[Lycaon (Troie)|Lycaon]], l'un des fils de [[Priam]], quand celui-ci est pris par les Achéens. ''L'Iliade'' le confirme au chant XXIII (v.&nbsp;746), alors que Patrocle n'est pas mentionné au chant XXI (v.&nbsp;34 sqq.). [[Pindare]] dans ses ''Olympiques'' (IX, 70-79) le montre accompagnant Achille quand ce dernier ravage la ville de Teuthrania, en [[Mysie]]. Un vase célèbre montrant Achille pansant la plaie de Patrocle (cf. ci-dessous) illustre peut-être ce point précis.
 
Ces éléments permettent de supposer que le personnage de Patrocle n'est pas une invention homérique. De plus, au chant I, il est présenté pour la première fois simplement comme « le fils de Ménœtios », accompagnant Achille et ses compagnons (non nommés) quand le héros quitte, furieux, le conseil des rois. Ceci laisse penser qu'il s'agit d'un personnage déjà bien connu du public, qu'il n'est même pas besoin de nommer personnellement ou de présenter. Il est en revanche probable que Patrocle n'était qu'un personnage secondaire, à qui Homère donne une ampleur inédite.
 
== Patrocle et Achille ==
=== Ami ou amant ===
 
[[Image:Akhilleus Patroklos Antikensammlung Berlin F2278.jpg|thumb|upright=0.9|[[Achille]] pansant Patrocle, [[kylix (vase)|kylix]] à figures rouges du peintre de Sôsias, v.&nbsp;[[-500|500 av. J.-C.]], Staatliche Museen ([[Berlin]])]]
 
L'amitié d'[[Achille]] et de Patrocle est proverbiale. Dès le {{Ve siècle av. J.-C.}} cependant, les Grecs y voient davantage : de manière générale, c'est à cette époque que les auteurs grecs ajoutent à des amitiés célèbres ([[Oreste]] et [[Pylade]], [[Thésée]] et [[Pirithoos]], [[Héraclès]] et [[Iolaos]], etc.) une composante [[pédérastie|pédérastique]]. En l'espèce, le débat pour les Grecs ne vise pas à savoir si Patrocle et Achille étaient amis ou amants, mais pourquoi Homère reste si réservé sur leur relation, ou encore si Patrocle est l'[[éromène]] (bien-aimé) d'Achille ou l'inverse. L'orateur athénien [[Eschine]], dans son ''[[Contre Timarque]]'' (142-143), déclare ainsi :
<blockquote>
« Bien qu'Homère évoque à de nombreuses reprises Patrocle et Achille, il passe sous silence leur désir ({{grec ancien|ἔρως}} / {{Lang|grc-Latn|''érôs''}}) et évite de nommer leur amour ({{grec ancien|φιλία}} / {{Lang|grc-Latn|''philía''}}), estimant que l'intensité extraordinaire de leur affection ({{grec ancien|εὔνοια}} / {{Lang|grc-Latn|''eúnoia''}}) était transparente pour les lecteurs cultivés. Achille déclare quelque part (...) qu'involontairement, il a enfreint la promesse faite à Ménœtios, le père de Patrocle ; Achille avait en effet assuré qu'il ramènerait Patrocle sain et sauf à Opous si Ménœtios l'envoyait à Troie avec lui et s'il le lui confiait. Ce passage montre évidemment que c'est par désir amoureux (''érôs'') qu'il a pris soin de Patrocle. »
</blockquote>
 
En effet, pour beaucoup des Grecs, l'émotion démesurée dont fait preuve Achille à la mort de Patrocle et son ardeur à le venger ne laissent aucun doute sur la nature de leurs relations : la réserve d'Homère est perçue comme un signe de discrétion. [[Eschyle]] développe ce motif dans sa [[tragédie grecque|tragédie]] perdue ''les Myrmidons'' : il représente sans détours (fr.&nbsp;228b Mette) Achille pleurant sur le corps de son ami, célébrant la beauté de ses hanches et regrettant les baisers qu'ils s'échangeaient. Chez Eschyle comme chez Eschine, Achille est l'[[éraste]] et Patrocle l'éromène.
 
Une version qu'on pourrait contester si on part de l'observation de la barbe : portée par Patrocle, Achille en est dépourvu. De fait, on peut penser que Achille est le jeune éromène et Patrocle l'éraste d'un âge plus avancé, d'autant plus que l'admiration consécutive à l'amour est celle de Patrocle pour Achille, ce qui corroborerait la thèse selon laquelle Patrocle est l'amant-éraste et Achille l'aimé-éromène. Les deux hommes s'aiment (amour ou amitié) également, ceci est incontestable. C'est ce que Platon exposera et ce qui est expliqué dans le paragraphe suivant.
 
Cependant, [[Platon]] n'est pas de cet avis : dans son ''[[Le Banquet (Platon)|Banquet]]'' (180a), il fait dire à Phèdre que « ce sont des balivernes, ce que dit Eschyle quand il fait d'Achille l'amant de Patrocle. Achille était plus beau que Patrocle, et même plus beau que tous les héros, il est donc bien plus jeune, comme l'indique d'ailleurs Homère<ref>Extrait de la traduction de Maël Renouard, Rivages & Payot, 1995.</ref>. » Malgré ce désaccord, Phèdre non plus n'a aucun doute sur les relations de Patrocle et Achille.
 
Néanmoins, par la suite, la tradition se stabilise sur la version d'Eschyle, plus conforme au statut social des deux hommes. Ainsi, [[Élien le sophiste|Élien]] déclare : « tandis qu'[[Alexandre le Grand|Alexandre]] [le Grand] couronnait la tombe d'Achille, [[Héphaestion]] couronna celle de Patrocle, laissant ainsi entendre qu'il était le mignon d'Alexandre, comme Patrocle avait été celui d'Achille<ref>[[Élien le sophiste|Élien]], ''Histoire variée'' (XII, 7). Extrait de la traduction d'Alessandra Lukinovitch et d'Anne-France Morand, Belles Lettres, 2004.</ref>. » La polémique des Anciens sur le rôle de chacun montre, pour Bernard Sergent, que la relation Achille-Patrocle ne se rattache pas au modèle [[pédérastie|pédérastique]] : il s'agit d'une relation entre jeunes gens de même génération.
 
On peut supposer sans avoir peur de beaucoup se tromper que dans l'Iliade, Homère n'a pas eu l'intention de faire passer Achille et Patrocle pour des amants, (sa discrétion s'explique par le fait qu'il ne pensait même pas que cette idée puisse venir aux lecteurs), mais qu'ils le sont devenus, pour certains, par la suite.
 
=== Patrocle, double d'Achille ===
 
[[Image:Death Sarpedon MNA Policoro.jpg|thumb|Patrocle tuant [[Sarpédon]] malgré l'arrivée de [[Glaucos (Lycie)|Glaucos]], hydrie protolucanienne du Peintre de Policoro, v.&nbsp;[[-400|400 av. J.-C.]], Musée national archéologique de [[Policoro]]]]
 
Dans sa mort, Patrocle fait figure de double d'Achille. Alors que durant les chants précédents de ''l'Iliade'', Patrocle ne se distingue que par son amitié et son dévouement pour Achille, le chant XVI, ''la Patroclée'', le voit soudainement métamorphosé en héros balayant tout sur son passage au cours d'une aristie. Il tue d'abord Pyræchmès, chef des Péoniens, Aréilycos, Pronoos, Thestor et Éryalos. Il blesse (ou tue) Érymas, Amphotère, Épaltès, Échios, Pyris, Tlépolème, Iphée, Évippe et Polymèle. Puis il rencontre un combattant d'envergure, [[Sarpédon]], chef des combattants [[lycie]]ns et fils de Zeus. Il le tue dans un duel qui rappelle celui opposant Achille à [[Memnon (mythologie)|Memnon]], chef des [[Éthiopie]]ns — combat conté dans ''[[l'Éthiopide]]'', l'une des épopées du [[Cycle troyen]], et repris ensuite notamment par [[Quintus de Smyrne]].
 
Après avoir tué Sarpédon, Patrocle poursuit sur sa lancée, et décide de s'attaquer à [[Troie]] elle-même. Il s'agit de la seule occurrence, avant celle d'Achille, d'un héros décidant seul de lancer l'assaut contre les murs de la ville. L'épisode est typique d'Achille, et laisse suggérer un report des thèmes du Péléide vers Patrocle. Celui-ci continue sa trouée meurtrière, tuant Échéclos, Adraste, Autonoos, Périmos, Épistor, Mélanippe, Élasos, Moulios et Pylartès. Homère déclare alors que « les Achéens auraient pris Troie aux hautes portes grâce à Patrocle » (v.&nbsp;698-699) s'il n'était arrêté par Apollon. Le dieu lui déclare, établissant le parallèle, que :
<poem>
« (...) Le destin ne veut pas
Que la cité des fiers Troyens soit prise par ta lance,
Ni par celle d'Achille, un héros bien plus fort que toi<ref>Extrait de la traduction de Frédéric Mugler.</ref>. »
</poem>
 
Patrocle recule ensuite d'un pas, avant de reprendre le combat et de trouver rapidement la mort. Comme Achille, il est tué par un mortel ([[Pâris]] pour Achille, [[Euphorbe fils de Panthoos|Euphorbe]] puis Hector pour Patrocle) aidé par un dieu ([[Apollon]] dans les deux cas). Tous deux tombent sous les murs de Troie, où ils sont inhumés. Dans les deux cas, une longue bataille (durant une journée entière) a lieu sur leur corps, protégé par Ajax. Enfin, les jeux funéraires donnés par Achille en l'honneur de Patrocle surprennent par leur grandeur, disproportionnée à la naissance de Patrocle. De fait, ils sont l'exacte réplique des jeux qui seront donnés en l'honneur d'Achille.
 
=== Patrocle, double d'Antiloque ===
 
Double d'Achille dans sa mort, Patrocle est aussi le double d'[[Antiloque]], fils de [[Nestor]]. Antiloque est un autre ami très cher du Péléide, précisément celui qui est chargé par les Achéens de lui annoncer la mort de Patrocle. Antiloque meurt de la main de Memnon, qui lui ôte ses armes. Achille furieux décide de venger sa mort, et provoque l'Éthiopien en duel, épisode comparable en tout point à la mort de Patrocle et à la vengeance d'Achille.
 
== Sources ==
 
* {{ApoBib}} (III, 10, 8 ; III, 13, 8), {{ApoÉpi|compact}} (IV, 6-8).
* {{HomIli}} (''passim'').
* {{HygFab}} (XCVII).
* {{PauDes}} (III, 19).
* {{PinOde}} (''Olympiques'', IX, 163 et 183).
* {{StaAch}} (''passim'').
 
 
 
 
 
=== Bibliographie ===
 
* D. S. Barrett, « The Friendship of Achilles and Patroclus », in ''Classical Bulletin'', {{numéro}}57 (1981), p.&nbsp;87-93.
* {{en}} Jonathan S. Burgess, ''The Tradition of the Trojan War in Homer and the Epic Cycle''. Baltimore & Londres, Johns Hopkins University Press, 2001 <small>(ISBN 0-8010-7890-X)</small>.
* {{en}} Kenneth J. Dover, ''Greek Homosexuality'', Harvard University Press, Cambridge (Massachusetts), 1989 (1{{re}} édition 1978) <small>(ISBN 0-674-36270-5)</small>.
* {{en}} David M. Halperin, « Heroes and their pals » in ''One Hundred Years of Homosexuality and Other Essays on Greek Love'', Routledge, coll. « The new Ancient World », 1990 <small>(ISBN 0-415-90096-4)</small>, p.&nbsp;75-87.
* {{SerHom}}, p.&nbsp;287-298.
* {{en}} Dale S. Sinos, ''Achilles, Patroklos and the meaning of φίλος'', Innsbruck, 1980 <small>(ISBN 3851245490)</small>.
 
=== Lien externe ===
 
[[Catégorie:Mythologie grecque de Locride]]
[[Catégorie:Geste d'Achille]]
[[Catégorie:Camp achéen dans la guerre de Troie]]
[[Catégorie:Prétendant d'Hélène]]
[[Catégorie:Homosexualité dans la mythologie grecque]]
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{{Commonscat|Patroclus|Patrokles}}
 
== Notennoù ==
{{Références}}
 
[[rummad:Harozed Hellaz]]