Thomas Müntzer : diforc'h etre ar stummoù

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'''Thomas Müntzer''' (war dro [[1489]] – [[27 a viz Mae]] [[1525]]) oa ur prezegenner ha teologour German a German[[Alaman]] eus penn kentañ an [[Adreizhadur]] (pe [[Disivoud-Meur]]).
 
<!-- Reformation whose opposition to both Luther and the established Catholic church led to his open defiance of late-feudal authority in central Germany. Müntzer was foremost amongst those reformers who took issue with Luther’s compromises with feudal authority. He became a leader of the German peasant and plebeian uprising of 1525, was captured after the battle of Frankenhausen, and was tortured and executed.
Few other figures of the German Reformation have raised so much controversy, which continues to this day, as Müntzer.[1] A complex and unique figure in history, he is now regarded as a highly significant player in the early years of the German Reformation and also in the history of European revolutionaries [2] Almost all modern studies of Müntzer stress the necessity of understanding his revolutionary actions as a consequence of his theology: Müntzer believed that the end of the world was imminent and that it was the task of the true believers to aid God in ushering in a new era of history [3] Within the history of the Reformation, his contribution – especially in liturgy and Biblical exegesis – was of substance, but remains undervalued.
[[Image:Thomas Muentzer.jpg|right|thumb|Gravure de C. Van Sichem (XVIII{{e}} siècle).]]
'''Thomas Müntzer''' (souvent orthographié en français : '''Münzer''' ou Muntzer, ou encore Munzer, ou en latin : '''Muncerus'''), né en [[1489]] (ou [[1490]]) à [[Stolberg]] mort le [[27 mai]] [[1525]] à [[Mulhouse|Mühlhausen]], est un prêtre itinérant et un des chefs religieux de la [[guerre des Paysans allemands|guerre des paysans]] en [[Allemagne]] au {{XVIe siècle}}. C’est un dirigeant révolutionnaire et l’un des grands protagonistes de la [[réforme protestante|Réforme]], et plus particulièrement de la [[réforme radicale]].
 
== Biographie ==
[[Image:ThomasMüntzerDDR5Mark.jpg|right|thumb|150px|Thomas Müntzer (billet de 5 marks d’Allemagne de l’Est).]]
 
Né de parents pauvres, Thomas Müntzer aurait perdu son père de bonne heure et sa mère aurait subi des mauvais traitements sous prétexte d'indigence. Son père était un pauvre artisan d'origine slave (Munczer), qui aurait fini ses jours pendu à la potence, sacrifié à l'arbitraire d'un comte. C'est donc livré à lui-même que grandit le jeune garçon, qui bénéficiera toutefois d'une « bonne éducation »<ref>Thomas Münzer, Théologien de la Révolution p.35 ss </ref>{{,}}<ref>http://www.thomas-muentzer-schule-guestrow.de/muentzer.html</ref>{{,}}<ref>http://www.deutsche-biographie.de/sfz67128.html</ref>.
 
Après avoir étudié consciencieusement la théologie à l'université de [[Leipzig]], il est pourvu d'une charge de prêtre auxiliaire dans la ville d'[[Halle (Saxe-Anhalt)]]. Müntzer est d’abord un fidèle de [[Martin Luther|Luther]] auquel il se rallie à [[Leipzig]] en 1519 et qui le nomme pasteur à [[Zwickau]] en [[Électorat de Saxe|Saxe]] en [[1520]]. Une fois installé dans sa charge, Müntzer développe des idées personnelles sur la nécessité d’une révolution sociale. Très vite, il veut atteindre la masse des [[analphabétisme|analphabètes]].
 
En [[1521]], il est donc dissident à trois niveaux :
* vis-à-vis des autorités civiles {{refnec|puisqu’il a été exclu trois fois des villes où il prêchait}} ;
* vis-à-vis des autorités romaines car il se rallie au camp luthérien en 1519 à [[Leipzig]] et rédige en [[1521]] le ''[[Manifeste de Prague (Müntzer)|Manifeste de Prague]]'', qui est un appel à la révolte contre « La putain de Babylone », l'église de Rome ;
* vis-à-vis de Luther car en juillet [[1524]], il se différencie en critiquant la trop grande proximité de Luther avec les autorités civiles et surtout les princes. C’est le ''Sermon aux Princes'' qu'il prononce devant la cour du duc de Saxe où il attaque avec virulence l'autorité de l'église et de l'empire.
 
À partir de fin [[1523]], Müntzer s’en prend dans ses écrits à [[Martin Luther|Luther]]. Il profite de la [[Guerre des Paysans allemands|révolte des Paysans]] pour répandre ses idées. En effet, l'agitation paysanne étant à son paroxysme en [[Électorat de Saxe|Saxe]], il essaie de soulever les classes laborieuses contre les princes régnants et les ecclésiastiques. Il affirme que la trop forte quantité de travail nuit au [[salut (religion)|salut]] des paysans car aliénés par l'obligation de cultiver, ils ne peuvent pas se consacrer à la [[Parole]]. Il participe à la rédaction des [[Douze Articles]] et prêche pour un rétablissement de l'[[Église apostolique]] par la violence s'il le faut, pour pouvoir préparer le plus vite possible le [[Parousie|règne du Christ]].
 
Finalement, après avoir été chassé de [[Zwickau]] à la suite d'une dispute avec le magistrat de la ville, puis de [[Wittemberg]], en enfin d’[[Allstedt]] où il était arrivé en mars 1523, Thomas Müntzer et son groupe prennent le pouvoir en février [[1525]] à [[Mühlhausen (Thuringe)|Mühlhausen]] en [[Thuringe]], où ils instaurent une sorte de [[théocratie]] « radicale et violemment égalitaire » et d’où ils participent, eux aussi, à la guerre des paysans<ref name="a">http://www.crdp-strasbourg.fr/data/histoire/humanisme/muntzer.php?parent=36</ref>.
 
Le 11 mai 1525, Thomas Müntzer et son armée sont aux portes de [[Bataille de Frankenhausen|Frankenhausen]], le 14, ils se mettent en ordre de bataille face aux adversaires et le 15 mai a lieu le choc décisif. Ce jour-là, le soleil est providentiellement entouré d’une couronne inhabituelle. À cheval, Müntzer proclame à plus de {{nombre|7000}} soldats paysans mal équipés et inexpérimentés que c’est un arc-en-ciel, signe de victoire. En fait, la bataille tourne au massacre : les deux armées princières composées de mercenaires professionnels lourdement armés, disposant de canons, commandées l'une par les ducs de Brunswick et de Saxe, l'autre par [[Philippe Ier de Hesse|Philippe de Hesse]], « le Magnanime », perdent six mercenaires pour massacrer environ {{formatnum:5000}} paysans. Peu après, Müntzer est capturé dans une maison de Frankenhausen, où, blessé, il s'était réfugié. Après avoir avoué ses intentions subversives sous la torture, il se rétracte et, le 27 mai, il est décapité à [[Mühlhausen (Thuringe)]] devant tout ce que la région compte comme personnages de la haute noblesse. À l'attention du bon peuple, sa tête empalée est exposée sur les remparts de la ville.
 
== Idéologie ==
Müntzer est un [[Millénarisme|millénariste]] qui croit à l'avènement proche de Jésus-Christ, qui reviendra sur Terre pour procéder au [[jour du jugement|jugement dernier]]. Il s'agit pour lui de préparer ce règne.
 
Dans des prêches et des écrits passionnés, il dénonce son ancien mentor, Luther, qu’il traite volontiers de menteur (« ''Lügner'' » en allemand), l'accusant de collusion avec les princes. Il rêve d’un avenir radieux où les opprimés prendraient la place de leurs oppresseurs.
 
L'idéologie de Müntzer peut se résumer en trois mots :
* Mystique. Il insiste sur la rudesse de la croix, sur la révélation personnelle, intérieure, donnée par l’Esprit saint, directement, sans recourir à l’interprétation officielle de la Bible.
* Apocalyptique. Il affirme, s’inspirant de la prophétie de [[Daniel (prophète)|Daniel]], que la Fin des Temps est proche et que les élus doivent se séparer du monde et constituer des communautés de saints, où tout serait partagé et où l’on entrerait par un baptême d’adulte.
* Révolutionnaire. Müntzer reprend à son compte cette pensée religieuse eschatologique, qui inspire très vite ses conceptions sociales : la pauvreté excessive, comme la trop grande richesse, constituent un obstacle à l’Évangile. Surtout, à cause de l’exploitation des princes et des riches, le peuple est trop pauvre et trop malheureux pour prier et pour lire la Bible. Il développe l’idée fondamentale qu’aucune réforme religieuse n’est possible sans une réforme sociale.
 
===Souffrance chrétienne et crainte de Dieu===
Le cadre théologique, dans lequel s’inscrit la conscience qu’il avait de sa mission, reste difficile à définir. En tant que théologien réformé ayant reçu une formation académique, il respectait la tradition confessionnelle de l’Église médiévale, mais il y mettait parfois des accents « personnels ». Sa proclamation était centrée sur la tâche de démasquer la foi « imaginaire », sur l’indispensable chemin de souffrance qui menait vers la foi vraie dans l’imitation du Christ, sur l’annonce du Jugement divin, dans le but de rétablir l’ordre originel de Dieu, avec la souveraineté immédiate de Dieu sur les hommes et des hommes sur les créatures. Dans son argumentation, Müntzer prenait appui sur la Bible, qu’il comprenait comme une unité conformément à la tradition de l’Église primitive. Dans son ensemble, l’époque apostolique avait pour lui une fonction normative plus forte que pour la plupart des théologiens de la Réforme. Pour la description du processus du salut, il utilisait des formes de pensée et d’expression de certains spirituels (pneumatikos) médiévaux ; pour ses annonces du Jugement et de l’avenir, il s’inspirait aussi de la tradition apocalyptique. Müntzer a combiné ensemble ces éléments traditionnels et ainsi associé les idées du processus de salut individuel avec une vision de la refonte du monde face à l’imminence du Jugement. La crainte des créatures était remplacée par la crainte de Dieu, et c’est bien là qu’était enraciné son appel à s’opposer résolument aux institutions fondées sur la crainte des créatures<ref>http://www.thomas-muentzer.de/person.htm</ref>{{,}}<ref>http://christocrate.ch/les-cinq-solas/</ref>.
 
== Impact historique ==
 
L’insistance de Müntzer sur la foi vécue par expérience, sa critique du baptême traditionnel et de l’ordre social existant, tout comme sa façon de prendre modèle sur l’époque apostolique rencontrèrent rapidement un certain succès là où se faisait jour une conception de la foi différente de celle des réformes de [[Martin Luther|Luther]] et de [[Zwingli]]. Ses écrits influencèrent les proto-anabaptistes tel que Hans Denck de [[Nuremberg]], le groupe de [[Conrad Grebel]] à [[Zurich]], ainsi que des spiritualistes comme [[Sébastien Franck]] ou [[Valentin Weigel]]. Par la suite, Gottfried Arnold œuvra à nouveau pour une réception, même si ce n’était pas sans réserve. C’est surtout par les écrits polémiques de [[Wittenberg]] que la participation de Müntzer à la [[Guerre des Paysans]] fut gardée en mémoire par les générations futures, de sorte qu’il fut considéré longtemps comme l’archétype du fanatisme et de la rébellion. Bien que ne partageant pas sa foi chrétienne, [[Engels]], [[Karl Marx|Marx]] et [[Kautsky]] verront en Thomas Müntzer un des premiers communiste, un révolutionnaire social à l’ombre de la croix. Puis plus tard, des chrétiens comme Vernard Eller et d'autres verront en lui le précurseur d'une forme d' [[anarchisme chrétien]].
 
L'influence de Thomas Müntzer sur l’histoire du culte protestant et sur la piété de l’imitation du Christ, ainsi que son rôle dans la constitution d’une critique de l’autorité établie et d’une doctrine de la résistance confèrent à Thomas Müntzer une importance historique notable même s’il reste globalement ignoré dans les études sur la Réforme, en raison de son profil de religieux exalté et radical<ref name="a"/>.
 
== Annexes ==
*En 1850, [[Friedrich Engels]] dans son ouvrage [[la Guerre des paysans en Allemagne]] «en fait le héros d'un communisme primitif précurseur du communisme scientifique…» (Élie Barnavi).
*En 1921 [[Ernst Bloch]] écrit le livre ''Thomas Münzer, Théologien de la Révolution'' dans lequel il essaie de donner un point de vue un peu plus neutre que ses prédécesseurs.
*En [[République démocratique allemande]], son effigie orna le billet de 5 marks.
*Le [[Parti socialiste unifié d'Allemagne|parti communiste d'Allemagne de l'Est]] décida en 1973 d'édifier en sa mémoire un musée panoramique sur le lieu même où il livra son dernier combat et où {{formatnum:5000}} paysans furent massacrés. Inauguré en septembre 1989, il contient une toile de {{unité|1800|m|2}} de [[Werner Tübke]] intitulée ''Première révolution bourgeoise en Allemagne''.
 
=== Sources et bibliographie ===
* ''Encyclopaedia Universalis'', tome 19, Édition de 1968, réédition de 1972.
* [[Marianne Schaub]], «Thomas Müntzer : la nouvelle image de Dieu et le problème de la fin de l’histoire», ''in'' Châtelet, François, ''Histoire de la Philosophie III, Histoire du nouveau monde.'', Hachette 1972, Pluriel 1999.
* Article d'[[Élie Barnavi]] dans le magazine [[Marianne (magazine)|Marianne]] du 17 au 23 juillet 2010.
* [[Maurice Pianzola]], ''Thomas Munzer ou la Guerre des paysans'', éditions Ludd, 1997, 280 p. - {{isbn|9782906305250}}.
* [[Marianne Schaub]], ''Müntzer contre Luther. Le droit divin contre l'absolutisme princier.'', À l'enseigne de l'arbre verdoyant, éditeur. 1984.
* [[Joël Lefebvre]], « Thomas Müntzer (1490-1525) Écrits théologiques et politiques », 178 p. – Éd. Presses Universitaires de Lyon. 1982.
=== Articles connexes ===
* [[Anabaptisme]]
* [[Jan Matthijs]]
* [[Martin Luther]]
* [[Luthéranisme]]
* [[Millénarisme]]
* [[Réformateur protestant]]
* [[Guerre des Paysans allemands|Révolte des Rustauds]]
* [[Réforme radicale]]
* [[Florian Geyer]]
 
=== Liens externes ===
* {{autorité}}
{{Autres projets|commons=Thomas Müntzer}}
* [http://www.thomas-muentzer.de Thomas-Müntzer-Gesellschaft e.V]
* [http://www.leifer-rektor.de/muentzer.htm]
* [http://www.marxists.org/francais/marx/works/1850/00/fe1850.htm Texte d'Engels sur La Guerre des Paysans en Allemagne, où apparait à de nombreuses reprises la figure de Müntzer. Ce dernier joua un grand rôle par ses idées et ses actes dans ces événements]
 
=== Notes et références ===
{{références|colonnes=2}}
 
{{Portail|histoire|Allemagne|protestantisme|Théologie}}
{{DEFAULTSORT:Muntzer, Thomas}}
 
[[Catégorie:Histoire du protestantisme]]
[[Catégorie:Décès en mai 1525]]
[[Catégorie:Mort décapité]]
[[Catégorie:Religieux allemand]]
[[Catégorie:Auteur de littérature utopique]]
[[Catégorie:Théologien du XVIe siècle]]
[[Catégorie:Écrivain de langue latine]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université de Leipzig]]
[[Catégorie:Naissance en 1489]]